Pour les organisateurs, cette année la fête de l'indépendance sera l'occasion de raviver les fibres patriotiques et surtout de renouer avec les valeurs de paix, de cohésion et d'unité nationale qui ont été quelque peu bafouées au dépens d'autres idéaux durant la crise postélectorale qui a secoué ce petit pays de la Corne d' Afrique. Le ton a été donné par le Maire de la ville de Djibouti qui a appelé chaque citoyen à nettoyer devant son domicile ou son lieu de commerce, invitant également les propriétaires des immeubles de badigeonner et de repeindre la devanture de leurs immeubles avant le 25 juin. Et ce, avec une obligation pour l'usage de la couleur blanche ou des teintes claires.
Depuis, toute la capitale est en chantier. L'on se succède dans les quincailleries et les menuiseries de la place. "Souvent la fête nationale de l'indépendance est propice aux bonnes affaires, surtout avec une demande accrue en peinture et ses accessoires. Mais cette année, j'avoue que le pic est beaucoup plus important. Parce que les autorités ont été plus exigeantes pour le ravalement des immeubles. Et c'est tant mieux", confie à Xinhua Abu Omar, propriétaire d'une petite quincaillerie située au quartier commercial de la capitale. Un peu partout dans le territoire djiboutien, la mobilisation est totale pour que la fête soit grande et sans commune mesure. " La ville de Djibouti doit avoir un éclat particulier et revêtir ses plus beaux atouts", tel est le mot d'ordre.
Les associations locales s'organisent dans les quartiers, et ont entamé depuis un travail salué par la Mairie. A Arhiba par exemple, les associations des femmes de cette cité ont organisé une vaste opération de nettoyage et de ramassage des ordures ménagères. Organisée avec l'appui du ministère djiboutien de la Promotion de la Femme et de la Mairie de Djibouti, cette opération a mobilisé durant trois jours plusieurs centaine de femmes et des jeunes de cette cité, l'une des plus anciennes de la capitale qui est sérieusement affectée par la pollution des ordures et des eaux usées.
Parallèlement, les agents de la voirie procèdent également chaque jour à des opérations de ramassage des détritus et des carcasses de voitures ainsi que la peinture des accotements et surtout la rénovation des principaux carrefours qui sont couverts pour la circonstance de guirlandes lumineuses. Chez les couturiers également, les affaires sont très bonnes. En effet, depuis quelques années, les Djiboutiens cultivent l'habitude de parer le drapeau national sur chaque immeuble, sur chaque bâtiment administratif et sur chaque demeure.
L'on opte de plus en plus à des drapeaux géants, à l'américaine, couvrant toute la façade de l'immeuble. Le drapeau couleur-nature de Djibouti flotte même sur les toits des gargotières et des voitures privées. Cette image du drapeau national qui semble fleurir à chaque recoin de la ville donne à la capitale djiboutienne des airs de carnaval.
L'autre grande nouveauté cette année concernant les festivités de l'indépendance nationale de Djibouti est sans aucun doute, la mise en place d'une Semaine Nationale de l'Indépendance, qui a pour thème "Rôle et héritage de la jeunesse". Lancé jeudi dernier par le ministre djiboutien de la Jeunesse et des Sports, la première journée de cette Semaine Nationale de l'Indépendance a été marquée par la mise à feu de la Flamme de l'Indépendance.
Portée par des jeunes qui se relayeront, la Flamme de l'Indépendance a déjà traversée depuis les régions du nord et parcours actuellement le district d'Ali-Sabieh, première étape du sud avant son arrivé au soir du 26 juin peu avant minuit dans la capitale djiboutienne où elle fera son entrée au stade municipal avant les douze coups de minuit.
Toujours dans le cadre de cette Semaine Nationale de l'Indépendance, les activités sportives et récréatives comme les matchs de gala mettant aux prises les anciennes gloires du football, de l'handball ou encore du volleyball rassemblent chaque après-midi un public conquis en avance, tandis que la nuit, les soirées culturelles et folkloriques animées par les plus grands artistes locaux font vibrer la capitale djiboutienne.