Diplomatie/ La France met la pression forte à la Libye pour la tenue des élections en Décembre

Afriquinfos
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Tripoli (© 2018 Afriquinfos)- Pour sa troisième visite officielle ce lundi à Tripoli, la capitale libyenne, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s’est entretenu avec les principaux responsables politiques en vue de pousser à la tenue des élections en décembre.

A l’issue d’un entretien avec le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, à Tripoli, le diplomate français a déclaré que  » les responsables libyens se sont engagés à tenir des élections présidentielle et législatives suivant un calendrier précis, d’ici la fin de l’année ».

« C’est ce à quoi aspirent les citoyens libyens (.) C’est le chemin à suivre et je suis venu rappeler ces engagements et ce calendrier à ceux qui les ont pris et partager cette démarche avec ceux qui n’étaient pas à Paris le 29 mai », a souligné M. Le Drian.

La Libye, pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2001 reste plongée dans l’instabilité, avec deux autorités politiques rivales, le GNA à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle dans l’est du pays, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

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Le ministre français des affaires étrangère s’est rendu dans le fief de chacun des protagonistes de l’accord de Paris. Outre M. Sarraj et le président du Conseil d’Etat (chambre haute), Khlaled al-Mechri, à Tripoli, il a rencontré le maréchal Haftar à son QG de Benghazi (est) et le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah, à Tobrouk (est), à 1.200 km de la capitale.

Les quatre responsables se sont engagés à organiser des élections le 10 décembre et à réunifier les institutions du pays, à commencer par la banque centrale, gardienne des ressources tirées du pétrole.

La France « appuie les efforts de tous ceux » qui ouvrent pour des élections, a insisté M. Le Drian. Il a annoncé une contribution française d’un million de dollars (850.000 euros) pour l’organisation des scrutins.

L’initiative française suscite la méfiance des groupes hostiles à Khalifa Haftar, qui estiment que Paris n’est pas « neutre » et soutient le maréchal, perçu par la France comme un rempart contre le terrorisme avec son « armée nationale libyenne » autoproclamée.

« La France soutient l’ensemble des forces libyennes qui luttent contre le terrorisme partout sur le territoire (…) Ce combat nous continuons de le mener ensemble », a répliqué M. Le Drian qui a rencontré à Tripoli des unités militaires antiterroristes sous contrôle du GNA.

Sept ans après l’intervention militaire occidentale qui a précipité la chute de Mouammar Kadhafi en 2001, la Libye est en proie au chaos et reste toujours plongée dans l’instabilité.

Innocente Nice