Paris (© 2022 Afriquinfos)- La pandémie de la Covid-19 a souligné l’importance du rôle joué par les technologies numériques dans le monde, l’Afrique n’y faisant pas exception, quand bien même la croissance du produit intérieur brut (PIB) a enregistré un recul dans 40 des 54 pays du continent en 2020 selon l’OCDE. Les entreprises ont alors vu dans le numérique un levier efficace pour offrir de nouvelles opportunités de développement tout en contribuant à la réalisation des ODD (Objectifs de Développement Durable).
Le continent africain a été durement impacté par la crise de la Covid-19, celle-ci ayant entraîné une augmentation sans précédent des dépenses publiques dans le secteur de la santé et de soutien à l’activité économique. De ce fait, sur l’ensemble du continent, le ratio dette publique/PIB a atteint son niveau le plus haut depuis 20 ans, passant de près de 60% fin 2020 à plus de 65% en 2021.
La situation est telle que dans certains pays, ce ratio a dépassé les 100%, notamment au Zimbabwe, au Soudan, au Mozambique ou encore en Angola. Face à ce constat, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) ont organisé le Festival mondial d’action des ODD au Japon le 25 et 26 mars 2021.
Au cours de cet événement, les participants ont souligné le potentiel des nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle, la blockchain, la cryptomonnaie ou la réalité virtuelle, leur utilisation permettant d’accélérer la réalisation des ODD dans les grands secteurs clés que sont l’éducation, l’énergie, l’entrepreneuriat, la protection de l’environnement et la mobilité.
Depuis le début des années 2000, le numérique pénètre progressivement – à des rythmes différents et à des degrés divers – les sociétés et les économies en Afrique. Preuve de la vigueur et du dynamisme avec laquelle se déploie la transformation numérique, en 2021, le continent comptait plus de 500 millions d’internautes, soit environ 38% de sa population totale. L’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) a permis une croissance et une expansion forte de la taille et de la portée de l’économie numérique, de nombreux exemples éloquents soulignant combien la transformation digitale initie le développement et est porteur de croissance.
La révolution du mobile money en est l’un des exemples phares, celle-ci représentant une opportunité certaine en termes de bancarisation et de développement commercial et social. Selon un rapport de la GSMA, 80% du continent africain est couvert par ce type de services et les transactions de mobile money ont dépassé la barre des 701 milliards de $ en 2021. En permettant aux populations jusqu’alors non-bancarisées d’avoir accès à des services financiers et aux Petites et moyennes entreprises (PME) de proposer des modèles commerciaux innovants, le mobile money joue un rôle non-négligeable dans la «formalisation» de l’économie, participant dès lors à l’inclusion sociale sur le continent africain.
De nombreuses entreprises telles que Safaricom ou encore M-Pesa ont investi dans le mobile money et ont choisi Huawei comme partenaire. L’équipementier chinois figurant parmi les principaux leaders dans le secteur des infrastructures a ainsi aidé Safaricom à migrer sa plateforme d’Allemagne vers l’Afrique, son activité connaissant une croissance de 30% chaque année.
Dans le secteur de l’environnement également, les entreprises présentes sur le continent africain recourent aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), qui, tout en proposant des solutions innovantes et durables, concilient ODD et objectifs de l’Agenda 2063. S’inscrivant dans les directives des autorités africaines et mondiales, de nombreuses entreprises et organisations déploient des projets phares dans les secteurs des infrastructures, de l’éducation, de la technologie, des Arts et de la Culture, et visent également à garantir la paix sur le continent.
A titre d’exemple, nous pouvons citer l’ODD n°9, dont l’ambition est de favoriser l’accès du plus grand nombre aux TIC afin que les habitants des pays les moins avancés puissent bénéficier d’une connexion à Internet à un coût abordable. Cet objectif rejoint l’un des projets prééminents de l’Agenda 2063, celui-ci visant à mettre en place tout un ensemble de politiques et de stratégies ayant pour objectif la démocratisation de l’infrastructure terrestre intra-africaine à large bande.
Comme l’illustre cet exemple, ODD et Agenda de l’Union africaine agissent de concert afin de répondre aux principaux défis et enjeux auxquels le continent est confronté, le manque d’infrastructures adaptées et sécurisées étant l’un des principaux. S’inscrivant dans la réalisation de ces derniers, le groupe Huawei a déployé dans plus de dix-sept pays africains la solution RuralStar. Celle-ci a pour but d’améliorer la couverture de l’internet mobile dans les zones reculées, permettant ainsi à ces dernières d’amorcer pleinement leur transformation numérique. Grâce à cette solution, près de 15 millions de personnes venant de plus de 3.600 villages ont pu avoir accès à une connexion internet stable.
La technologie est également sur le point de jouer un rôle encore plus important dans le soutien du développement social durable. Garantir l’accès de tous à une énergie durable, moderne et à un coût abordable est l’un des principaux ODD (le n°7) des Nations Unies.
L’objectif est véritablement d’intégrer des sources d’énergie solaire, éoliennes et d’autres sources d’énergie renouvelables dans la chaîne de valeur et donc d’introduire des TIC plus vertes. D’autant plus que le continent africain dispose en abondance et de façon illimitée de l’énergie solaire.
Les entreprises présentes en Afrique sont de plus en plus convaincues qu’une transformation numérique pleine et entière ne pourra advenir sans une énergie abordable et durable. Conscientes de ces nouveaux enjeux, certaines sociétés ont développé des innovations, à l’image de l’équipementier chinois, qui a déployé sa solution Rural Solar Power pour améliorer l’inclusivité en matière d’énergie.
D’autres initiatives, telles que le TUMIQUI Smart Kit déployé au Sénégal s’inscrivent dans une ambition similaire. Créé par une entreprise japonaise, ce kit intelligent combine énergie solaire et fonctions internet. Transportable, il ouvre de nouvelles opportunités pour le continent en termes d’éducation numérique, de transfert de technologie ou d’’autonomisation des femmes, contribuant ainsi aux ODD.
Dans ce contexte, la transformation digitale peut s’imposer comme le moteur d’une croissance plus innovante, inclusive et durable, et ainsi contribuer à la réalisation de l’Agenda 2063 et des ODD. En s’appuyant sur cette transformation, les entreprises opérant sur le continent créent de la croissance tout en participant à la création d’emplois, stimulant également l’entrepreneuriat productif et favorisant l’inclusion des femmes et des jeunes. Cependant, l’engagement de tous les acteurs, privés comme publics, est nécessaire afin de conduire vers une reprise économique durable.
En travaillant de concert avec des organisations internationales et intergouvernementales, les entreprises s’engagent à faire de la transformation numérique un vecteur de progrès humain, économique et social durable pour le continent africain.
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