Crise au nord Mali : "Ce n’est pas la CEDEAO qui peut régler ce problème" (S. Keita)

Afriquinfos Editeur
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Question : Vous avez l'impression que le Mali est violé ?  

 Réponse : Bien sûr, ce n'est pas le Mali qui est violé, c'est le monde qui est violé. Ce n'est pas un problème malien. Ils détiennent combien d'otages français ? C'est un problème qu'il faut régler, radicalement. Ce ne problème ne regarde pas que le Mali, ça regarde le monde entier. Ils vont négocier les otages qu’ils (ravisseurs) prennent, ils vont payer des millions d'euros à ces gens, qui vont finir par acheter des armes et prendre encore d’autres Occidentaux.    

 Q : Approuvez-vous l'envoi d'une force de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sous couvert des Nations Unies ?  

 R : Ce n'est pas la CEDEAO qui peut régler ce problème. La CEDEAO a réglé combien de problèmes ? Mais il faut la France, les Etats-Unis, l'Angleterre, tout le monde. Ce n'est pas un problème malien, c'est un problème mondial. Quand il y a des bandits qui se forment pour faire le trafic de drogue ou bien violer la liberté des gens, ce n'est pas un problème malien, c'est un problème mondial.  

 Q : Comment situez-vous votre présence au New York Forum Africa?

 R : Angélique (Kidjo, chanteuse béninoise, ndlr) et moi, on est très contents, parce que si de telles réunions on invite la culture africaine, ça fait plaisir de savoir qu'ils donnent beaucoup d'importance à la culture. C'est merveilleux.  

 Q : Quelle contribution les artistes africains peuvent-ils apporter au développement économique de leur continent ?  

 R : Les artistes ont toujours fait connaître l'Afrique. Heureusement qu'il y a eu cet engouement pour la culture africaine dans le monde entier, ça a permis à l'Afrique de s'exprimer d’autres manières et c'est très bien.  

 Q : Le phénomène de piratage mine l'univers culturel africain et il manque une implication forte des autorités politiques pour combattre ce phénomène. Jugez-vous cela comme un manque de considération à l'égard de ce domaine ?  

 R : Je crois que les Africains doivent se dire que la musique est une très grande partie de l'économie africaine, parce qu'on très riches en culture, très riches en musique. Le jour où ils vont savoir que ça peut rapporter gros à l'Afrique, je crois qu’ils s'en occuperont mieux.  

 Q : Comment vivez-vous ce phénomène de massacre d'enfants albinos pour notamment des rites culturels ?  

 R : Je fais des concerts pour acheter des crèmes pour les albinos. Les gens pour accompagner ce combat sont très rares. Il n’y a quelques personnes comme le fils d'Yves Rocher, Jacques Rocher. C’est une minorité qui est discriminée. Je sais que des gens de plus en plus prennent conscience que c'est un problème social assez important dont il faut s'occuper.  

 Q : Vous êtes un prince et vous êtes devenu un chanteur de renommée internationale. Comment conciliez-vous les deux statuts ?

 R : Ce n'est pas un problème, il y a plusieurs façons d'être prince. Etre prince, c'est avoir un moral pour servir les autres.