Coupe du Monde : Nuits blanches et ambition électrique à Djibouti

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Cette édition 2014 de la Coupe du Monde de football qui se déroule au Brésil, le pays du football par excellence, s'annonce déjà particulière pour les Djiboutiens.

Depuis le coup d'envoi de la compétition, le 12 juin, l'évènement est sur toutes les lèvres, la rue djiboutienne n'en parle que de ça.

L'attentat suicide du 24 mai dernier qui a visé un restaurant de la capitale djiboutienne et les annonces de nouvelles attaques du groupe terroriste somalien Al-Shabaab qui étaient encore il y a quelques jours au centre des discussions des Djiboutiens, semblent déjà être très loin.

- Advertisement -

Désormais, l'événement qui domine et l'actualité nationale et le coeur des Djiboutiens, c'est tout simplement la Coupe du Monde !

Dans chaque foyer, le temps semble s'arrêter à chaque match de la compétition. Si les équipes africaines ont toujours la sympathie des Djiboutiens, les grandes équipes du football mondial, comme le Brésil, l'Argentine, l'Allemagne, l'Italie, la France ou encore l'Espagne et le Portugal trouvent naturellement des fervents supporteurs dans ce petit pays de la Corne d'Afrique. Et l'évènement divise les familles djiboutiennes autant qu'il réunit.

"Ma femme, mes deux garçons et moi sommes tous fous de football. Mais nous n'avons pas le même choix. Chacun supporte une équipe et l'ambiance est électrique et parfois assez tendue. Nous parions également de temps en temps. Honnêtement, j'avoue que seule la Coupe du Monde est capable de donner lieu à une telle ambition et à de telles sensations", a confié à Xinhua le commerçant Omar Aden.

Pour Fatouma Said Dirieh, femme au foyer et mère de quatre enfants, il serait sexiste et discriminatoire de prétendre que la femme djiboutienne accorde très peu d'intérêt à la Coupe du Monde.

"La Coupe du Monde est unique, c'est quelque chose de magique que nul ne peut résister. Devant son téléviseur, la femme djiboutienne vibre autant que les hommes à chaque match, et se passionne également autant pour la suite de cette compétition", précise-t-elle.

Dans la commune de Balbala, gigantesque banlieue de la capitale djiboutienne, les amoureux du ballon rond se retrouvent souvent par groupe de supporteurs pour regarder ensemble les matchs de leurs équipes préférées.

"Depuis 2008, nous avons formé un club de supporteurs de l' équipe de France à Balbala. A chaque match des Bleus, nous nous retrouvons dans la même maison, habillés du maillot de l'équipe de France. Etre entouré que des supporteurs de son équipe, c'est formidable. Nous sommes une petite famille. C'est une expérience très intéressante", explique Samatar Zidane, membre de club de supports des Bleus à Balbala.

Pour offrir à tous les Djiboutiens la possibilité de regarder cette 21ème édition de la Coupe du Monde, le Secrétariat d'Etat djiboutien à la Jeunesse et aux Sports (SEJS) a mis en place des écrans géants dans l'ensemble du pays, jusque dans les régions les plus reculées.

La nouveauté cette année, ce sont les écrans géants gonflables qui sont installés sur un bon nombre de sites d'accueil. Des panneaux solaire on été également installés au sein des villages isolés et dépourvus d'accès au réseau de l'opérateur national djiboutien de l'électricité.

Ainsi, depuis l'ouverture de la Coupe du Monde, ils sont chaque soir des milliers de supporteurs de tout bord, jeunes et vieux, à se retrouver dans les 41 sites aménagés dans l'ensemble du territoire djiboutien pour la retransmission des matchs sur les écrans géants.

Les restaurants de la place également organisent des soirées Coupe du Monde avec des menus spéciaux qui attirent en grande partie les expatriés et les élites de la société djiboutiennes.

"La Coupe du Monde est une affaire très intéressante pour le secteur de la restauration chic de la capitale. A chaque édition, nous essayons de nous associer à notre manière à cette compétition mondiale en proposant aux clients de pouvoir regarder les matchs dans un cadre agréable avec un menu conçu spécialement pour l' évènement. Et ça marche très bien", a déclaré à Xinhua, Fernando, gérant d'un restaurant de la capitale djiboutienne.

Une chose est sûre : jusqu'au 21 juillet 2014, à Djibouti, les nuits seront longues et l'ambiance .. électrique !