Dubaï (© 2022 Afriquinfos)- Le prix meilleure infirmière du monde édition 2022 a été décerné à une Africaine. Il s’agit d’Anna Qabale Duba, une soignante kényane. Anna Qabale Duba a battu plus de 24.000 nominés pour remporter l’«Aster Guardian Global Nursing Award» (prix de la meilleure infirmière du monde, le 12 mai 2022 journée internationale des infirmières, lors d’une cérémonie à Dubaï. Un signe encourageant pour la jeune femme investie totalement dans le combat qu’elle mène contre les violences faites aux femmes.
Infirmière à l’hôpital central du comté de Marsabit, sa localité natale, Anna Qabale Duba a remporté la récompense suprême, au niveau mondial, dans sa catégorie professionnelle lors de la cérémonie «Aster Guardian Global Nursing Award». Un prix doté de 250.000 dollars que la meilleure infirmière du monde a bien l’intention d’utiliser dans l’amélioration de ses actions déjà saluées, notamment au sein de sa fondation ‘’Qabale Duba’’ visant à donner des moyens d’action aux jeunes filles et aux mères.
Agée de 31 ans, l’infirmière kenyane engagée dans la lutte contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines (MGF) dit être « sans voix » lorsqu’elle a appris avoir remporté un prix de 250.000 dollars (158,3 millions de francs CFA). Elle a décidé d’utiliser sa récompense pour développer son école pour enfants et adultes. « Ce prix va m’aider à étendre mon école dans tout le Kenya« , a-t-elle déclaré
Les collègues d’Anna Qabale Duba disent qu’elle fait toujours un effort supplémentaire pour les autres dans sa communauté pastorale du comté de Marsabit, dans le nord du pays, et qu’elle dirige une école dans son village.
Lauréate du Global Citizens’ People’s Choice Award
Déjà lauréate du Global Citizens’ People’s Choice Award à New York en 2019, Anna Qabale Duba n’est pas seulement une praticienne adroite et/ou pointilleuse. Âgée seulement de 31 ans, la titulaire d’une maîtrise en épidémiologie se démarque par un engagement de longue date dans la lutte contre les mariages précoces, les mutilations génitales féminines –pourtant illégales au Kenya– et autres dérives du patriarcat. Elle a elle-même subi l’excision à l’âge de 12 ans et échappé au mariage forcé à l’âge de 14 ans.
Bien que les mutilations génitales féminines soient illégales au Kenya, environ 91% des filles et des jeunes femmes les subissent dans les régions du nord du pays, selon le conseil kenyan de lutte contre les MGF. Les parents et les tuteurs emmènent souvent leurs filles dans les pays voisins pour les faire exciser et échapper aux lois du Kenya.
Selon ses collègues, l’engagement de Mme Qabale a permis aux femmes et aux jeunes filles de prendre conscience de leurs droits en matière de santé. Le sacre n’est pas anodin, dans un secteur sanitaire continental régulièrement montré du doigt pour la faiblesse de ses budgets ou l’adynamie de ses soignants, confer la récente condamnation de trois sage-femmes sénégalaises pour «non-assistance à personne en danger».
V. A.