Rio de Janeiro – (© 2025 Afriquinfos)- Les pays du BRICS ont plaidé dimanche, dans leur déclaration finale adoptée lors de leur sommet à Rio de Janeiro, pour un ordre mondial « plus juste et représentatif », à la mesure des aspirations du Sud global.
Au cœur de leur message, ils ont souligné l’urgence de réformer les institutions multilatérales afin de refléter la réalité multipolaire du 21e siècle, saluant au passage le soutien explicite de la Chine et de la Russie à un rôle accru du Brésil et de l’Inde au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Sur le plan économique, les dirigeants des BRICS ont dénoncé « l’imposition de mesures coercitives unilatérales contraires au droit international » ainsi que des barrières « discriminatoires sous couvert d’arguments environnementaux », qu’ils jugent préjudiciables à la stabilité des échanges mondiaux
Ils ont salué l’adoption par leurs ministres du Commerce d’une « Déclaration sur la réforme de l’Organisation mondiale du commerce et le renforcement du système multilatéral », ainsi que d’un cadre pour mieux articuler commerce et développement durable.
Le sommet a aussi approfondi le dialogue sur l’usage des monnaies locales et l’interopérabilité des systèmes financiers, tout en lançant des discussions sur la création d’un mécanisme de garanties multilatérales et le renforcement de la coopération en matière de réassurance.
Les participants ont par ailleurs réitéré la nécessité d’accroître les quotas des pays émergents et en développement au Fonds monétaire international, ainsi que leur participation au capital de la Banque mondiale.
Sur le volet géopolitique, les BRICS ont affiché un front commun pour réclamer une solution durable à la question palestinienne, tout en mettant en garde contre les risques d’escalade nucléaire.
À l’approche de la COP30, prévue au Brésil en novembre, ils ont adopté une « Déclaration-cadre sur le climat » visant à renforcer, dans les cinq prochaines années, leur capacité collective à financer la lutte contre le changement climatique.
Ils ont également soutenu la création d’un Fonds pour les forêts tropicales, présenté comme un outil innovant pour mobiliser des ressources de long terme en faveur de leur préservation.
Dans le domaine sanitaire, les BRICS ont réaffirmé le rôle central de l’Organisation mondiale de la santé et insisté sur la nécessité de renforcer son mandat, ses capacités et ses mécanismes de financement.
Ils ont lancé un « Partenariat pour l’élimination des maladies socialement déterminées », le considérant comme un jalon pour réduire les inégalités de santé en s’attaquant aux racines de la pauvreté et de l’exclusion.
La déclaration accorde également une place importante à l’intelligence artificielle, qualifiée de « thème transversal » essentiel au développement. Pour la première fois, les pays du Sud global membres du BRICS ont exprimé une vision commune sur la gouvernance mondiale de l’IA, mettant l’accent sur la souveraineté numérique, l’accès équitable aux données et une concurrence loyale.
Les BRICS examinent aussi la faisabilité technique d’un réseau de communication à haute vitesse via des câbles sous-marins reliant leurs pays, un projet qui impliquerait simultanément plusieurs membres.
Élargi désormais à onze pays (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Iran, Égypte, Éthiopie et Indonésie), le groupe des BRICS rassemble près de la moitié de la population mondiale et représente environ 40 % du PIB planétaire.
La présidence brésilienne, qui se poursuit jusqu’à la fin de l’année, a déjà programmé plusieurs réunions pour approfondir les initiatives lancées à Rio et consolider l’institutionnalisation du groupe.
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