Augmentation de 160% des cas de variole du singe sur le continent africain entre 2023 et 2024 (CDC Africa)

Afriquinfos Editeur
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Vaccin contre le mpox (DR, Euronews).

Addis-Abeba (© 2024 Afriquinfos)- Selon le dernier rapport du CDC Afrique (Centre africain de contrôle et de prévention des maladies) sur la situation en Afrique de la variole du singe publiée ce 31 juillet, le nombre de nouveaux cas de cette pathologie et de décès induits représente à fin juillet 2024 une augmentation de « 160% et de 19% », respectivement en terme de contaminations et de personnes décédées (par rapport à la même période en 2023).

Les chiffres du CDC Afrique indiquent qu’entre janvier et le 28 juillet 2024, un total de « 14.250 cas de variole du singe et 456 décès ont été signalés dans 10 pays africains, avec un taux de mortalité de 3,2% ».

Les 10 pays africains qui ont signalé des cas de variole du singe cette année 2024 sont le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Libéria, le Nigeria, le Rwanda et l’Afrique du Sud, précise le CDC Afrique. A cette liste, on peut dorénavant ajouter le Kenya et la Côte d’Ivoire.

Un total de 37.583 cas de cette variole et 1.451 décès ont été signalés dans 15 Etats membres de l’Union africaine du début de 2022 au 28 juillet 2024, avec un taux de mortalité de 3,9 %, précise en outre cette Agence panafricaine.

L’OMS « très inquiète » de la propagation de la variole en RDC

La RDC a représenté environ 96,3% de tous les cas et 97% de tous les décès signalés cette année 2024 en Afrique. « Nous sommes très préoccupés par les cas de variole du singe, qui ravage la région 7 du pays« , a déclaré lundi 29 juillet le ministre de la Santé publique de la République centrafricaine, Pierre Somsé.

Mercredi 31 juillet, le ministère kenyan de la Santé a déclaré avoir aussi détecté la variole chez un passager voyageant de l’Ouganda vers le Rwanda à un poste-frontière, dans le sud du Kenya. Dans un communiqué, le ministère a ajouté qu’un seul cas de variole était suffisant pour justifier une déclaration d’épidémie.

Au début de l’année 2024, des scientifiques ont signalé l’émergence d’une nouvelle forme de mpox (variole du singe) dans une ville minière congolaise. Ils craignaient que cette nouvelle forme ne se propage plus facilement parmi la population. La variole se propage habituellement par contact étroit avec des personnes infectées, y compris par voie sexuelle. La version du mpox observée au Congo peut tuer jusqu’à 10% des personnes infectées, selon l’OMS. Le CDC a noté que les deux cas de mpox répertoriés au Rwanda avaient séjourné en RDC avant d’être testés positifs.

Une analyse des patients hospitalisés d’octobre à janvier dans l’Est du Congo suggère en outre que les récentes mutations génétiques du virus sont le résultat d’une propagation progressive au sein de la population.

Une pathologie ayant une origine

Egalement connu sous le nom de monkeypox, ou le mpox, la variole du singe a été détectée pour la première fois chez des singes de laboratoire en 1958. Il s’agit d’une maladie rare qui se transmet d’animaux sauvages (tels que les rongeurs) aux humains, ou d’humain à humain. Elle est virale et se transmet généralement par les fluides corporels, les gouttelettes respiratoires et d’autres matières contaminées. L’infection entraîne généralement de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions.

Vignikpo Akpéné