Après Emmanuel Shéyi Adébayor il y a quatre saisons, c’est au tour d’Alexandre Song, 25 ans seulement, d’interrompre contre toute attente son séjour londonien (à Arsenal) en paraphant en début de semaine un bail de cinq ans au Fc Barcelone, alors qu’il était encore sous contrat pendant trente-six mois avec les Gunners. Adebayor avait lâché le club londonien qui l’a révélé à la planète foot, après avoir terminé « deuxième meilleur buteur de la Premier League, saison 2007-2008 » derrière Cristiano Ronaldo. Des malentendus autour d’un refus de hausse salariale avaient servi au Togolais à étayer les mobiles de son départ d’Arsenal. Alexandre Song de son côté abandonne ses coéquipiers en Angleterre sans réel motif sportif de poids.
« On ne refuse pas une offre de Barcelone », a déclaré le jeune milieu de terrain camerounais pour justifier son mouvement vers la Catalogne. Au passage, le jeune Song a indiqué qu’ « il y a quelques semaines, je devais prolonger mon contrat avec les Gunners, cela a traîné et Barcelone est arrivé ». Cette déclaration équivaut peut-être à une échappatoire verbale du Lion du Cameroun. Mais, presque à demi-mot, il est le signe d’un malaise déguisé entre dirigeants des Gunners et certains de leurs employés joueurs. Des divergences de points de vue qui rappellent indirectement l’éternel dilemme auquel fait face Arsenal, à chaque début de saison : casser sa tirelire pour faire venir de grands joueurs confirmés ou plutôt vendre une jeune star du club et recommencer la saison suivante un travail de Sisyphe !
Ces calculs sportifs figés jouent visiblement sur le moral des troupes, car ils témoignent des éternelles ambitions modestes de la formation d’Arsène Wenger, présentée comme un grand club pourvoyeur de virtuoses aux autres cadors en Europe, sans se donner les moyens de conserver sur le long terme ses footballeurs formés pour conquérir de grands trophées. Depuis sept ans, le club de Wenger n’a plus disputé de finale d’une Coupe européenne, quand ses talents formés font le beau temps sous d’autres cieux. Cette conception de la gagne par Arsenal, si elle est préservée, devrait pousser d’autres crampons africains à quitter la barque des Gunners. A qui le tour ?
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