Alger (© 2020 Afriquinfos)-Ce jeudi soir, donc deux semaines après sa prise de fonction, le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune vient de nommer son premier gouvernement, composé de 39 membres, a annoncé le porte-parole de la présidence qui en a donné la composition à la télévision nationale. Selon l’agence de presse APS, le premier Conseil des ministres se réunira dimanche.
C’est une première, la composition du gouvernement étant généralement rendue publique par un communiqué officiel.
Le 28 décembre, M. Tebboune avait nommé Premier ministre Abdelaziz Djerad, un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003), et l’avait chargé de constituer un gouvernement.
Plus d’un tiers (11) des 28 ministres de plein exercice nommés jeudi l’étaient déjà dans le gouvernement sortant ou dans une des équipes gouvernementales des 20 ans de présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression d’un mouvement (« Hirak ») de contestation inédit.
On est donc loin du renouvellement exigé par ce « Hirak » qui réclame le démantèlement du « système » dirigeant l’Algérie depuis son indépendance en 1962.
Le président Tebboune, 74 ans, fut longtemps lui-même ministre de M. Bouteflika, qui en fit son Premier ministre en mai 2017 avant de le limoger moins de trois mois plus tard. En prenant ses fonctions, il avait tendu la main au « Hirak », né le 22 février pour fonder une « nouvelle République ».
Principale fait notable, le gouvernement ne compte pas de vice-ministre de la Défense, poste qu’occupait depuis 2013 et jusqu’à son décès le 23 décembre, le puissant chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Le président de la République est traditionnellement ministre de la Défense en titre en Algérie.
Il n’a pas non plus de ministre de l’Economie, alors que l’Algérie souffre de sa dépendance au pétrole, dont la faiblesse durable des prix grève son budget et assèche ses réserves de change.
Seule concession apparente à la jeunesse – en pointe du « Hirak » dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 30 ans -, est créé un « ministère de la micro-entreprise, des start-up et de l’Economie de la connaissance » et deux ministères délégués, l’un chargé des incubateurs, l’autre des start-up.
Le gouvernement compte sept ministres délégués et quatre secrétaires d’Etat. Il comprend également cinq femmes, a dit à la presse le porte-parole de la présidence Belaïd Mohand Oussaïd.
V.A.
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