Poutine annonce le retour de la Russie par un ambitieux Sommet

Moscou (© 2019 Afriquinfos)- Vladimir Poutine présidera la semaine prochaine son premier grand sommet africain.  Après presque trois décennies de retrait de la Russie, Moscou revient sur le continent Pour marteler cette ambition face à l’Occident mais aussi la Chine. Un sommet qui précède le déplacement  de plusieurs dirigeants africains à Moscou récemment.

En août, le président russe recevait le mozambicain Filipe Nyusi.Avant lui, c’étaient le congolais Denis Sassou Nguesso et l’angolais João Lourenço. Quant à l’égyptien Abdel Fattah al-Sissi, c’est un proche.

En tout, une dizaine de présidents ont visité la capitale russe depuis 2017.

Chaque fois, ces mêmes promesses: des investissements dans l’énergie ou les  minerais et les immanquables contrats d’armement, depuis toujours la première source d’échanges commerciaux russo-africains.

Désormais, Moscou veut passer à la vitesse supérieure, et ne plus se contenter de son image de vendeur de kalachnikovs, cette arme emblématique qui orne le drapeau mozambicain.

Dans la cité balnéaire de Sotchi, Vladimir Poutine et son homologue égyptien coprésideront donc les 23-24 octobre le premier « sommet Russie-Afrique », fort d’une trentaine de dirigeants attendus.

D’anciens « pays frères » communistes, comme l’Ethiopie ou l’Angola, figurent en bonne place, mais aussi des Etats où Moscou n’a avancé ses pions que plus récemment, comme la Centrafrique ou des puissances d’Afrique de l’Ouest.

Au programme, des discussions politiques et économiques pour montrer que les Russes peuvent, comme la Chine ou l’Europe, être un partenaire fiable. »La Russie a beaucoup à offrir en terme de coopération mutuellement bénéfique pour les Etats africains », assure le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Ce forum sert à marquer le tournant décisif de la Russie vers l’Afrique », explique à l’AFP Evguéni Korendiassov, ex-ambassadeur, aujourd’hui membre de l’Institut des études africaines de Moscou.

Exemple le plus frappant d’un retour sur le continent africain, l’arrivée début 2018 d’armes et de dizaines de « conseillers militaires » en Centrafrique, pourtant un pré carré français.

Là, l’influence russe est tout sauf discrète, à commencer par celle du « conseiller à la sécurité » Valeri Zakharov du président Faustin-Archange Touadéra.

Moscou a par ailleurs signé plusieurs accords de coopération militaire, le dernier avec le Mali en juin. Pour autant, la Russie est encore loin de pouvoir faire concurrence aux puissances occidentales.

« Il ne faut pas réduire tout ça à cette histoire de confrontation (avec l’Occident).Nous ne sommes pas l’Union soviétique, nous n’en avons ni l’ambition, ni les possibilités ou les ressources », note Evguéni Korendiassov.

Dans son ensemble, la politique africaine de la Russie se veut très pragmatique: Moscou souhaite réinvestir le continent et est prête à s’engager avec tous ceux exprimant un intérêt.

V.A.

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