Comment 13 partenaires internationaux ont changé la vie des populations de 5 Etats sahéliens depuis 3 ans

Afriquinfos Editeur
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Bamako (© 2021 Afriquinfos)- Une conférence digitale a permis de faire le bilan des trois  (3) ans d’existence de l’Alliance Sahel. Il s’agissait pour les panélistes de mettre en évidence les approches innovantes développées pour améliorer les conditions de vie des populations des cinq pays de la région du Sahel.  

Au terme de 3 ans d’existence et d’activités de l’Alliance pour le Sahel, la Conférence virtuelle organisée il y a quelques jours a vu la participation d’intervenants de haut niveau, dont la Ministre Espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, et le Ministre Mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs. Cette rencontre a notamment permis de mettre en lumière les approches innovantes déployées au profit des populations, de notifier les défis qui restent à relever et de montrer les impacts des projets financés.

Ainsi, ils ont pu déterminer que ces trois dernières années, un demi-million de paysans et d’éleveurs ont été appuyés dans leurs activités ; 420.000 jeunes ont bénéficié de formations professionnelles, l’accès à l’électricité pour 550.000 personnes, à l’assainissement pour 1,6 millions d’habitants, à l’eau potable pour 5,6 millions de personnes et plus de 3 millions d’enfants vaccinés. Ce sont aussi près de 1.200 organisations de la société civile qui ont été soutenues. C’est ce qui fait dire à Arancha Gonzalez Laya, Ministre espagnole des Affaires étrangères et Présidente de l’Assemblée générale de l’Alliance que «l’Alliance Sahel s’est affirmée comme la principale plateforme de coordination et de concertation de la coopération internationale au développement dans la région sahélienne, et comme un mécanisme privilégié de dialogue avec le G5 Sahel et ses États membres».

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L’un des projets phares de l’Alliance Sahel est le Programme de Développement d’Urgence du G5 Sahel. Il a connu un franc succès, à en croire les propos du ministre Kane Ousmane Mamoudou, Président du Conseil des Ministres du G5 Sahel : «L’Alliance Sahel et le G5 Sahel ont œuvré au démarrage de 18 projets, sur 21, du Programme de développement d’urgence (PDU) dans les secteurs prioritaires de la résilience, de l’eau, et de la cohésion sociale», a-t-il fait savoir.

Ce bilan a aussi consisté à identifier ce qui n’a pas marché. C’est dans ce sens que des intervenants tels que Tertius Zongo, Directeur de la Chaire Sahel (au FERDI, un organe de recherche indépendant), a insisté sur la question de la redevabilité. «La redevabilité vis-à-vis des populations bénéficiaires est primordiale, notamment parce qu’une des manifestations de la pauvreté réside en ce sentiment de marginalisation des individus les plus vulnérables, c’est-à-dire leur exclusion des décisions qui sont censées présider à leur destinée », a-t-il souligné.

Son propos trouve un écho favorable auprès de Maman Sidikou, Secrétaire Exécutif du G5 Sahel qui pour sa part, souligne qu’il « est primordial de passer des déclarations aux actes – et d’abandonner l’approche fragmentée d’opérateurs privilégiant la notoriété de leurs interventions à l’atteinte de résultats tangibles». Aussi, la principale recommandation issue de cette conférence virtuelle est-elle que vu l’urgence de la situation humanitaire et sécuritaire qui se dégrade dans la région du Sahel, «l’Alliance doit désormais consolider son action et faire la preuve, de manière tangible et visible, d’une efficacité accrue sur le terrain».

Agir ensemble pour un autre Sahel

L’Alliance pour le Sahel, c’est aussi près de 900 projets de développement mis en œuvre en 3 ans, parfois dans des zones de grande insécurité comme dans les zones créatives d’emplois pour améliorer la vie des populations des 5 pays de la région sahélienne (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Tchad et Niger). Tout un écosystème de partenaires (au moins 24 entités) en développement, et une enveloppe de 17 milliards d’euros ont été déployés à cet effet.

Boniface T.