Pouls de l’index de la liberté de la presse en Afrique en 2023

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2023 Afriquinfos)- L’édition 2023 du ‘Classement mondial de la liberté de la presse’ établi par Reporters sans frontières (RSF) affiche des évolutions majeures et parfois radicales, liées à une instabilité politique, sociale et technologique. Pour cette 21ème  édition du classement publiée ce 3 mai 2023, « Journée internationale de la liberté de presse », les pays africains ont enregistré des ‘’hausses et des baisses’’ avec des ‘’difficultés’’.

Le classement de RSF qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires indique que ‘’les baisses’’ les plus importantes de l’édition 2023 se trouvent notamment en Afrique. Modèle régional jusqu’à il y a peu, le Sénégal (104e) perd 31 places, du fait des poursuites dont ont fait l’objet les journalistes Pape Alé Niang et Pape Ndiaye. Et de la forte dégradation des conditions sécuritaires des journalistes.

Au Maghreb, la Tunisie (121e) du Président Kaïs Saïed, de plus en plus autoritaire et intolérante aux critiques de la presse, dévisse de 27 places. En Haïti (99e; -29), la baisse est aussi principalement liée à la dégradation continue des conditions sécuritaires générales dans le pays.

Même si l’Afrique enregistre quelques hausses notables, comme celle du Botswana (65e) qui gagne 30 places, l’exercice du journalisme est globalement devenu plus difficile sur le continent où la situation est désormais qualifiée de “difficile” dans près de 40% des pays (contre 33% en 2022). C’est le cas notamment au Burkina Faso (58e) où des chaînes internationales ont été suspendues et des journalistes expulsés. Et plus généralement la région du Sahel qui est en train de devenir une “zone de non-information”. Le continent a été aussi endeuillé par plusieurs assassinats de journalistes, dont celui, récemment, de Martinez Zongo au Cameroun (138e). En Érythrée (174e), la presse reste soumise à l’arbitraire absolu du Président Issaias Afeworki.

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Dernière au classement régional sur le continent, la région Maghreb avec l’Algérie (136e) qui a confirmé sa dérive autoritaire en poursuivant notamment le patron de presse Ihsane El Kadi. Le pays perd 2 places et reste dans la catégorie des pays où la situation de la presse est considérée comme “difficile”.

Vivre à son époque dans les médias

Le développement spectaculaire de l’Intelligence artificielle (IA) générative bouleverse l’univers fragilisé des médias qui avaient déjà été largement mis à mal par le Web 2.0. Célébrée le 3 mai depuis une trentaine d’années, la « Journée mondiale de la liberté de la presse » est l’occasion pour la communauté internationale de célébrer le travail des journalistes et des autres professionnels des médias. ‘’Cette journée permet de mettre en lumière une vérité fondamentale’’, a laissé entendre le Secrétaire général des Nations Unies. ‘’Notre liberté dépend entièrement de celle de la presse. La liberté de la presse est le fondement même de la démocratie et de la Justice. Grâce à elle, nous disposons de tous les faits dont nous avons besoin pour façonner notre opinion et dire la vérité aux détenteurs du pouvoir ‘’, a mis en avant Antonio Guterres.

Pour cette année, le thème choisi pour cette Journée est ‘’Façonner un avenir de droits: La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’Homme’’.

Vignikpo Akpéné