Retour d’Alger dans le processus de paix et rencontre Damiba-Goita: Les GAT au Sahel sont avertis

Afriquinfos Editeur
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Bamako (© 2022 Afriquinfos)- Début septembre, le Ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Bamako pour relancer le processus de mise en œuvre de l’Accord de Paix d’Alger. C’est cette même période qu’a choisie, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la transition burkinabé pour se rendre sur les bords du Djoliba, à la rencontre de son homologue malien. Le renforcement de la coopération militaire pour mettre hors d’état de nuire les Groupes armés terroristes (GAT) était au menu de leurs échanges.

Ramtane Lamamra a présidé à Bamako, une réunion du groupe de la médiation internationale sur le Mali, consacrée à l’évaluation du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Le communiqué qui a sanctionné cette assise a indiqué que les participants ‘’n’ont pas manqué de saluer le rôle clé de l’Algérie en sa double qualité de chef de file de la médiation internationale et de président du Comité de Suivi, ainsi qu’en tant que pays voisin dont l’engagement ferme à mener le processus de paix et de réconciliation à bon port et la solidarité agissante envers le Mali en tout temps demeurent des constances ».

Avec le départ de la Force Barkhane et les craintes d’exacerbation de la menace terroriste, cette réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (CSA) a mis en exergue la ‘’nécessité pour la communauté internationale d’accroître son engagement et son soutien multiforme au processus de paix et de réconciliation dans la perspective de conforter le succès de la transition et faciliter le retour à l’ordre constitutionnel et, de surcroît, promouvoir une paix durable au Mali ».

C’est cette recherche de la paix dans la région du Sahel qui a motivé le déplacement à Bamako du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. La rencontre du président de la transition burkinabè avec Assimi Goïta, son homologue malien a essentiellement porté sur la redynamisation et le renforcement de leur partenariat dans le domaine sécuritaire. La délégation burkinabè était composée de plusieurs responsables militaires dont le Commandant du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni. Il s’agit pour les deux dirigeants de s’unir face à leurs ennemis communs, les groupes armés terroristes.

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Le retour du Mali dans le G5 Sahel n’a pas été officiellement évoqué lors des échanges. Fragilisé par une brèche depuis l’absence des maliens en mai 2022, les autorités du Burkina Faso ont annoncé en août dernier, la prolongation du couvre-feu instauré dans la région du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis des mois, Ouagadougou, N’Djamena ou Niamey, appellent Bamako à réintégrer la force conjointe.

«Nous regrettons ce retrait et espérons que le Mali revienne sur la décision prise parce que la lutte contre le terrorisme est un combat qu’un pays ne peut pas faire seul, c’est ensemble», avait déclaré Mahamat Idriss Déby. Et d’ajouter : ‘’Nous allons encore nous rapprocher de nos frères maliens pour qu’ils reviennent dans le G5 Sahel ’’, avant de reconnaître que le retrait du Mali va certainement avoir des conséquences sur la mission de la force conjointe du G5 Sahel.

‘’Nous avons passé en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense. Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle’’, a pour sa part déclaré Alkassoum Indattou, Ministre nigérien de la défense. C’est sans aucun doute cette requête qu’a réitéré le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba à son homologue du Mali, colonel Assimi Goïta.

La région des trois frontières au Sahel est l’une des plus menacées dans la sous-région. Avec cet appel au retour du Mali, les pays membres du G5 sahel espèrent mettre fin aux attaques des groupes armés qui s’en prennent aux civils et aux forces de l’ordre.

Boniface T.