Soudan du Sud: Machar va rencontrer lundi Kiir à Juba

Afriquinfos Editeur
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Le président sud-soudanais Salva Kiir à Nairobi le 1er juillet 2019.

Le dirigeant rebelle sud-soudanais Riek Machar devrait rencontrer son rival, le président Salva Kiir, lundi à Juba, ont indiqué dimanche des sources gouvernementales et de l’opposition.

Cette rencontre intervient à l’approche d’une date limite en novembre pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, une disposition clé de l’accord de paix de 2018, retardé par des qurelles internes. « On s’attend à ce qu’il vienne et s’asseoie avec le président Salva Kiir afin de parler de tous les problèmes de l’accord de paix et des dispositions à prendre à l’avenir, » a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei. Kiir n’a pas été vu avec Machar depuis une rencontre au Vatican an avril dernier, pendant laquelle le pape François avait baisé les pieds des deux hommes accusés de crimes de guerre. L’accord de paix signé en septembre 2018 entre gouvernement et rebelles est une tentative pour mettre fin à près de six ans d’un conflit particulièrement sanglant. Il a souffert de plusieurs gros retards.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président et membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État. Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leurs foyers. L’accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte décrue des combats, même s’ils n’ont pas complètement cessé. Cet accord prévoyait la formation d’un gouvernement transitoire d’union nationale au plus tard le 12 mai. Les parties en présence, pouvoir et rebelles, ont déjà manqué une première date limite pour former ce gouvernement, en mai. « Il (Machar) vient en mission de paix, » a déclaré à l’AFP Kang Pal Chol, haut dirigeant du parti de Machar, le SPLM-IO.

La formation du gouvernement d’union a été repoussée à novembre, un délai devant notamment permettre de procéder au cantonnement des combattants et à leur intégration dans une armée unifiée, un des points clés de l’accord de paix. Le coût de ces mesures pourrait atteindre 285 millions de dollars, mais seuls 10 millions ont jusqu’à présent été provisionnés. M. Machar est en exil après avoir dû fuir Juba en 2016 sous les tirs de l’armée de M. Kiir à la suite de l’échec d’un précédent accord de paix qui avait entraîné d’intenses affrontements entre leurs forces.

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