Racisme et migrants: Ping-pong diplomatique entre Tunis et plusieurs capitales africaines

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Sfax (© 2023 Afriquinfos)- Les informations en provenance de Tunisie ne sont pas rassurantes. Les agressions à l’encontre des migrants subsahariens se multiplient à Tunis et dans d’autres villes du pays, notamment à Sfax. Des violences déclenchées par des propos xénophobes et négrophobes du président tunisien Kaïs Saïed. Des déclarations vivement condamnées sur le continent mais aussi par l’Union Africaine qui les jugent ‘’choquantes’’, tout en appelant ses membres à se départir de tous propos racistes.

 

Après une période de léthargie qui peut s’expliquer par le choc suite aux propos du Président tunisien et les violences qui s’en sont suivies, de nombreux pays ont commencé à réagir. Dans un communiqué, diffusé vendredi dernier, l’ambassade du Mali en Tunisie dit suivre «avec la plus grande préoccupation la situation des Maliens» dans le pays. Evoquant «des moments très inquiétants», elle y invite ses ressortissants «au calme et à la vigilance» et recommande à «ceux qui le souhaitent de s’inscrire pour un retour volontaire». Le Gouvernement ivoirien a aussi appelé ses ressortissants à la prudence, et invité ceux qui le souhaitent, à souscrire pour un retour au pays.

L’UA a pour sa part, réagi samedi dernier et a ‘’condamné fermement les déclarations choquantes faites par les autorités tunisiennes contre des compatriotes africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre organisation et de nos principes fondateurs’’. Moussa Mahamat Faki, Président de la Commission de l’UA, a appelé ses Etats membres à ‘’s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes’’.

- Advertisement -

Tunis n’est pas restée silencieuses face à ces condamnations. Ce sont des «accusations sans fondement», selon le ministère des Affaires étrangères tunisien. Dans la foulée, Nabil Ammar, Ministre tunisien des Affaires étrangères a affirmé samedi dernier par voie de communiqué avoir rencontré la veille des ambassadeurs de pays africains qui ont justement exprimé «leur souci de respecter les lois tunisiennes relatives à l’immigration», et leur avoir assuré «l’engagement des autorités à protéger les résidents étrangers de toutes les nationalités».

Pendant ce temps, les violences à l’encontre des migrants subsahariens se poursuivent. Des agressions à l’arme blanche contre des étudiantes dans la rue et dans leurs domiciles, des licenciements abusifs, des pillages, sont perpétrés sous le regard atone des autorités tunisiennes.

S. B.