Profanation de la dépouille de DJ Arafat : le gouvernement pointé du doigt !

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2019 Afriquinfos) – Après le choc et les vives réactions de par le monde suite à la profanation de la tombe de l’artiste DJ Arafat, l’heure est désormais à la recherche des responsabilités. Si le gouvernement pour sa part à lancer la chasse aux profanateurs, l’opposition ivoirienne et certains observateurs lui imputent la survenance d’un telle acte.  

Les critiques fusent de toute part et indexe le gouvernement ivoirien suite aux débordements en marge des obsèques de l’artiste Coupé-Découlé DJ Arafat. Ses fans ne se disant pas convaincus de son décès en sont venus à déterrer son corps. Pour le député de l’opposition Alain Lobognon, la responsabilité de ce fiasco revient au gouvernement qui a voulu faire de la prise en charge des funérailles de DJ Arafat, une récupération politique. Ceci, en n’associant pas l’ensemble de la classe politique ou encore les illustres aînés de la musique ivoirienne tels qu’Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly qui auraient pu jouer le rôle des tampons avec les jeunes fans en colère de DJ Arafat.

Dans un édito publié sur le site du parti d’opposition Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), on lit notamment que « le gouvernement, mobilisant l’opinion et les moyens publics pour des funérailles privées, plus par peur et calcul politicien électoraliste que par altruisme oblatif, s’est retrouvé à troubler l’ordre public, ce qui tomberait sous le coup de la loi anti-casseurs » et d’ajouter « que les cérémonies funéraires, dont le principal maître de cérémonie était le ministre d’Etat, ministre de la défense, qui se présentait avant-hier soir au public mondial comme un «chinois»,(…) lui avaient totalement échappé, laissant libre cours à des bagarres rangées entre policiers anti-émeutes et les meutes de chinois venus accompagner leur idole à sa dernière demeure, et qui auraient occasionné des blessés graves et même des décès ». Même son de cloche chez le journaliste Venance Konan qui écrit : « Pour ma part, je pense que le gouvernement avait voulu faire plaisir à cette frange de la société trop souvent oubliée, et surtout veiller à ce que leur douleur ne dégénère pas en actes de vandalisme incontrôlés dans la ville. Mais c’est là que le malentendu s’installe. Plus le pouvoir en faisait pour l’artiste décédé, et plus il était suspecté. C’est que dans ce pays où l’esprit magique prévaut chez bon nombre de nos concitoyens, rien n’est naturel. On ne devient pas riche par son travail, mais par des pratiques mystiques. On ne meurt pas d’un accident parce que l’on a peut-être trop bu et que l’on a fait des cascades avec sa moto sans casque, mais parce que des sorciers vous ont jeté un sort. »  C’est ce genre de croyances qui selon l’écrivain a poussé les « chinois » et autre enfants divorcés avec la loi, à commettre l’impensable.

S.B.

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