Pluie de grêle au Sénégal, conséquence du changement climatique ?

Afriquinfos Editeur
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main tenant des cristaux

Casamance (© 2020 Afriquinfos)- Des pluies de grêle se sont abattues il y a quelques jours dans la région d’Oussouye, en Casamance, dans le sud du Sénégal. Un phénomène observé également sur le village de Diakène Diola. Un épisode météorologique très rare dans ce pays africain, et qui a abimé des toitures de maisons,  fait voler les vitres en éclats, détruit des récoltes entières, et rendu des habitants inquiets.

Pour Famara Demba, directeur de la radio communautaire Kabisseu FM à Oussouye, c’est  une première expérience! «Nous avons compté au niveau du village de Diakène Diola vingt maisons où la toiture était carrément endommagée, il fallait changer complètement les tôles. Quand les glaçons tombaient, c’était carrément un trou. À Diakène Ouolof, les habitants ont fait état de sept maisons endommagées», a-t-il décrit.

Un phénomène très localisé et de courte durée. «La majeure partie des nuages que vous voyez en blanc en général sont des glaces. Quand les glaces tombent, ça tombe à une vitesse tellement grande, tellement forte que l’atmosphère n’a pas le temps de les transformer en eau», explique Dr Ousmane Ndiaye, de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie.

La grêle en question se forme dans les nuages cumulonimbus, à partir de gouttelettes d’eau glacée, transportées au sommet des nuages par de forts courants d’air.

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Avec ses billes de glace qui mitraillent le sol à plus de 100 km/h, la grêle est le type de précipitation le plus destructeur qui soit ! Il grêle rarement dans les pays chauds, car les grêlons y fondent avant d’atteindre le sol. En revanche, le phénomène est fréquent dans les régions tempérées, surtout durant le printemps et l’été.

Des pluies de grêle ont déjà été observées ces dernières années dans d’autres localités du Sénégal. Si elles restent rares, elles pourraient se répéter, selon Ousmane Ndiaye : «Il y a ce qu’on appelle le phénomène du changement climatique qu’on est en train de vivre. Les phénomènes extrêmes deviennent de plus en plus fréquents, donc les gens doivent prendre des précautions. C’est une nouvelle forme de vulnérabilité du climat, il faut faire avec».

La grêle sévit alors par temps orageux et très humide, lorsque les courants d’air sont suffisamment forts pour supporter les grêlons qui se forment dans les nuages. Le centre de l’Amérique du Nord est particulièrement touché par les tempêtes de grêle. Au Colorado, en 1984, une tempête a laissé les habitants de Denver avec des grêlons… jusqu’aux genoux !

En général, un grêlon a la taille d’un pois, mais certains sont gros comme des pamplemousses. À cette taille, ils se transforment en véritables boulets et peuvent blesser les humains et les animaux. Le plus gros grêlon recensé aux États-Unis avait la taille d’un melon !

V.A.