Le Président Issoufou voit la relation UE-UA post-Covid-19 en vert

Afriquinfos Editeur
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Niamey (© 2022 Afriquinfos)- Le Sommet Afrique-Europe s’est tenu à Bruxelles ce jeudi 17 février. C’est l’occasion choisie par l’ancien nigérien Mahamadou Issoufou pour lancer un plaidoyer en faveur de l’économie verte. L’ancien dirigeant qui est membre du Conseil d’Administration d’African Wildlife Foundation, à exhorter les participants à centrer les débats sur la préservation de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique qui pour lui, seront des enjeux majeurs pour la relance économique post-Covid-19.

Dans sa tribune publiée dans les colonnes de JeuneAfrique, Mahamadou Issoufou fait savoir que « le changement climatique et la perte de biodiversité sont parmi les plus grandes menaces mondiales auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. La biodiversité est le fondement sur lequel reposent l’agriculture, l’approvisionnement en eau et la régulation du climat. Mais, selon des études publiées l’année dernière, elle est tombée, au niveau mondial, en dessous de la « limite de sécurité » à partir de laquelle les écosystèmes ont du mal à fonctionner correctement. La dégradation des sols dans le Sahel en est un excellent exemple. Elle met en péril la sécurité alimentaire, hydrique et énergétique, et accroît les inégalités sociales, les conflits autour des terres et des ressources ainsi que les migrations forcées ».

L’ancien président nigérien établit en outre une interconnexion entre l’Europe et l’Afrique indiquant que « dans le contexte des géographies, histoires et économies connectées de l’Afrique et de l’Europe, cela signifie reconnaître que les atouts de la biodiversité de l’Afrique sont la clé pour débloquer des solutions mondiales, soutenir et investir dans une voie de développement sous-tendue par un engagement à sécuriser les infrastructures naturelles ». Il précise en outre que « les ambitions mondiales en matière de climat et de biodiversité ne peuvent être réalisées sans l’Afrique, riche en forêts tropicales, en savanes, en prairies de montagne, en mangroves, en déserts et en zones humides. Un tiers de la biodiversité mondiale s’y trouve, mais la conversion des habitats et la dégradation des écosystèmes sapent son riche patrimoine naturel et mettent la planète en danger ».

Aussi Mahamadou Issoufou se fait le porte-voix du continent qui souhaite travailler, en partenariat avec l’Europe, à l’élaboration de projets audacieux pilotés localement et plaçant la nature au centre du développement. Les dirigeants africains empruntent déjà une voie ambitieuse et résiliente fondée sur des investissements dans la restauration, la protection et l’utilisation durable de la nature. Le congrès inaugural de l’Union internationale pour la conservation de la nature sur les aires protégées en Afrique (APAC) en est la preuve ». Il a aussi évoqué la Grande Muraille Verte, « un mouvement mené par les Africains pour reconstruire une ceinture verte de 8 000 km de forêt à travers le désert saharien afin de lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Le projet n’est pas seulement crucial dans la lutte contre le changement climatique, il est aussi intéressant pour les investisseurs. » a plaidé l’ancien Chef d’Etat.

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S.B.