FIBA : Le point autour des micmacs des harcèlements sexuels présumés

Afriquinfos Editeur
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Bamako (© 2021 Afriquinfos) – Sale temps pour Hamane Niang, le Président malien de la Fédération Internationale de Basketball (FIBA). Suite à une enquête publiée par le New York Times l’accusant d’avoir fermé les yeux sur des harcèlements sexuels au sein de la Fédération Malienne de basketball, le dirigeant sportif s’est mis en retrait et la FIBA a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Pour intégrer les équipes nationales et avoir du temps de jeu, il fallait pour les basketteuses maliennes qu’elles se montrent «conciliantes» avec certains responsables de la Fédération Malienne de Basketball (FMB). C’est ce qu’a révélé le New York Times (NYT) dans l’une de ses récentes parutions. Le média américain fait savoir que Hamane Niang, actuel président de la FIBA, président de la FMB (1999-2007) qui deviendra ensuite Ministre des Sports de son pays, s’il n’a pas participé à ces abus sexuels, n’a rien fait pour y mettre un terme.

Sa proximité avec le principal mis en cause, le coach Amadou Bamba qui avec le collègue Oumar Sissoko et le fonctionnaire de haut rang Hario Maiga, ont été épinglés dans cette affaire, ne plaide pas en sa faveur. Le susmentionné a été à la tête plusieurs sélections de jeunes et était l’entraîneur adjoint de l’équipe féminine victorieuse de l’Afrobasket en 2007. Ce très proche d’Hamane Niang a même été membre de son cabinet ministériel. La FIBA a suspendu ces trois personnes de « toutes ses activités pendant que l’enquête est menée”.

Hamane Niang pour sa part rejette fermement les accusations portées à son encontre par le NYT et a décidé de se retirer temporairement pendant que l’enquête est menée. Il offre également sa pleine collaboration à l’enquête. L’organe faitière du basket mondial a en effet diligenté une enquête pour tirer cette affaire au clair. «Suite à cette information, la FIBA a immédiatement partagé son contenu avec le Professeur Richard McLaren, son agent de l’intégrité indépendant. Ce dernier a ouvert une enquête dont il espère pouvoir donner les résultats peu après les JO. Le Secrétaire général de la FIBA a demandé la pleine collaboration de la Fédération malienne de basketball pour mener à bien cette enquête», lit-on dans un communiqué.

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Au Mali, on marche sur des œufs et on n’est pas trop bavard sur le sujet. Pour le président de la FMB pourtant, les révélations du New York Times doivent contribuer à libérer la parole des présumées victimes. «J’espère qu’avec cette publication, les supposées victimes vont enfin accepter de parler», souhaite Harouna B. Maïga. Pour un autre observateur, ce ne sera pas chose aisée : «Elles n’accepteront pas de s’exprimer. Certaines ont eu à le faire dans le passé, mais il n’y a pas eu de sanctions et l’entraîneur le leur faisait payer par la suite. Craignant pour la suite de leur carrière ou le regard de la société, elles ont opté pour le silence», confie-t-il.

En attendant les résultats de l’enquête et conformément aux Règlements internes de la FIBA, c’est son Vice-Président Sheik Saud Ali Al-Thani qui assumera les fonctions intérimaires. La FIBA insiste sur le droit à la présomption d’innocence de son Président, et elle ne fera plus aucun commentaire avant la conclusion de l’enquête.

Boniface T.