Kenya: l’agression policière d’une député suscite une levée de boucliers

Afriquinfos Editeur
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Nairobi (© 2020 Afriquinfos)- La police kenyane a ouvert une enquête sur la conduite brutale de quatre policiers photographiés en train de battre une élue du peuple dans la capitale, Nairobi.

Selon des médias locaux, la police a été déployée à l’Assemblée du comté de Nairobi pour disperser les parlementaires qui souhaitaient engager une procédure de destitution visant le président de l’Assemblée.

Une confrontation entre la police et les législateurs s’en est suivie et les quatre policiers ont été photographiés en train d’agresser l’élue Patricia Mutheu.

La police des polices kenyane a déclaré qu’elle avait « contacté certaines personnes présentes pendant le chaos des revendications » pour obtenir des témoignages. « L’enquête préliminaire cherche à établir le rôle joué par les policiers qui ont été photographiés sur les lieux de l’agression », précise un communiqué des services sécuritaires du Kenya.

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Amnesty International, section Kenya, a aussi demandé que les policiers agresseurs rendent compte: « Indépendamment de ce qu’elle aurait pu faire, la brutalité qui a été infligée à l’élue Patricia Mutheu était injustifiée, inacceptable », déclare  l’organisation de défense des droits humains.

S’adressant aux journalistes après son agression, Mme Mutheu a confié qu’elle avait été agressée physiquement parce qu’elle était incapable de courir lorsque les troubles ont éclaté à l’Assemblée. «J’étais allongée parce que j’ai subi une opération récemment et je ne pouvais pas courir. J’étais seule là-bas et je ne causais aucun dérangement », s’est-elle défendue.

D’autres organisations féminines du pays ont aussi emboité le pas aux condamnations d’Amnesty International Kenya.

Purity Ngirici, présidente de l’association des femmes du Kenya et la sénatrice Milicent Omanga  ont visité leur collègue agressée dans  l’hôpital de Nairobi où elle est soignée. «Chacun doit redoubler d’efforts pour prévenir la violence et protéger les femmes conformément à la loi de 2015 sur la protection contre la violence domestique et d’autres politiques connexes», a encore plaidé Purity Ngirici.

La députée Patricia Mutheu a ajouté qu’indépendamment de ce qu’elle aurait pu faire, le genre de brutalité dont elle a été victime était injustifié et inacceptable. «Il est regrettable que 10 ans après la promulgation de la Nouvelle Constitution au Kenya, les policiers ne comprennent pas encore qu’ils ne sont plus une force de police mais un service de police», a-t-elle critiqué.