Une Centrafricaine parmi les « Dix femmes de courage 2022 » dans le monde (Département d’Etat)

Afriquinfos Editeur
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Washington (© 2023 Afriquinfos)- L’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle centrafricaine, Danièle Darlan fait partie des « femmes internationales de courage » qui vont être célébrées à la Maison Blanche à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Ce mercredi 8 mars 2023, Danièle Darlan recevra, en compagnie de dix autres femmes, sa récompense de femme de courage internationale à la Maison Blanche.  Les prix de cette 17eme cérémonie seront présentés par la première dame Jill Biden et par le secrétaire d’État Anthony Blinken.

Le communiqué du département d’État salue Danièle Darlan et « sa défense de la Constitution de son pays, son héroïsme dans la sauvegarde de l’indépendance judiciaire et son refus de se laisser influencer par des menaces ou des pressions politiques » ainsi que son engagement inébranlable en faveur de l’état de droit. Le ministère américain des Affaires étrangères note que son dernier acte en tant que présidente de la Cour aura été de refuser une réforme constitutionnelle voulue par le président Touadéra. Sa ténacité lui a valu le surnom de « dame de fer », note enfin l’administration américaine.

En 2022, Mme Darlan a été poussée à la retraite de son poste de présidente de la Cour constitutionnelle centrafricaine, dans des conditions contestées, notamment suite à un décret du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra,. Plusieurs opposants de premier plan avaient saisi la Cour pour faire annuler ce décret et obtenir sa réintégration.

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Dans une déclaration, la Cour constitutionnelle centrafricaine donnait raison aux requérants, car elle estime que le décret de mise à la retraite de Danièle Darlan était contraire à la loi fondamentale.

Danièle Darlan avait elle-même contesté la façon dont elle a été relevée de ses fonctions, sans toutefois engager de procédure. Elle disait « partir la tête haute » et vouloir « tourner la page ».

L’opposition avait dénoncé une « punition » contre la Cour après que celle-ci eut rendu deux décisions défavorables aux autorités sur les modalités de la cryptomonnaie Sango et surtout, sur le projet de réforme de la Constitution. Elle refuse depuis de reconnaître la légitimité de l’institution.

Le siège de Danièle Darlan est toujours vacant à ce jour, faute de candidates femmes remplissant les critères au sein du corps des enseignants de la faculté de droit de Bangui. L’institution fonctionne aujourd’hui avec six juges alors que la Constitution en prévoit neuf.

17ème édition du prix IWOC

Mis à la retraite en même temps que Danièle Darlan, le juge Trinité Bango Sangafio n’a, lui non plus, pas encore été remplacé. Le troisième siège vacant correspond à celui que doit nommer le Sénat, institution qui n’a pas été installée jusque-là.

Le Prix international du courage féminin (IWOC) est à sa 17ème édition. Ce prix, administré par le département d’État, récompense « des femmes du monde entier qui ont fait preuve d’un courage, d’une force et d’un leadership exceptionnels en défendant la paix, la justice, les droits de l’homme, l’équité et l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, dans toute leur diversité, et plus encore, souvent au prix de risques et de sacrifices personnels considérables« .

« Nous voulions présenter les histoires de ces femmes incroyables sur la plus grande scène possible », a déclaré Mme Biden. « Les filles du monde entier doivent savoir qu’il y a des femmes qui se battent pour elles, qui transforment leurs communautés et qui construisent un monde meilleur pour nous tous « .

Plus de 180 femmes, originaires de 80 pays, ont reçu ce prix depuis sa création en 2007. Les lauréates sont originaires de pays où les droits des femmes sont souvent remis en cause par des normes culturelles ou entravés par des lois, comme l’Afghanistan, le Burkina Faso, le Pakistan, la Somalie, la Syrie et bien d’autres encore. Après la cérémonie, les lauréates reçoivent des subventions de l’association American Women for International Understanding.

Les lauréates de l’année dernière venaient d’Afrique du Sud, du Bangladesh, du Brésil, de Birmanie, de Colombie, d’Irak, du Liberia, de Libye, de Moldavie, du Népal, de Roumanie et du Viêt Nam.

V.A.