Botswana: la passe d’armes entre les présidents Khama et Masisi se durcit 

Afriquinfos Editeur
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Gaborone (© 2020 Afriquinfos)- Ce n’est pas demain que les relations vont se normaliser entre l’ancien président botswanais Ian Khama et son successeur Mokgweeti Masisi. Les récentes conclusions de deux cabinets d’avocats démontant les accusations de détournements portées contre l’ex Chef d’Etat Khama ne risquent pas d’arranger les choses entre les deux hommes. 

Accusé d’enrichissement illicite et de tentative de déstabilisation, l’ancien président botswanais Ian Khama qui a de tout temps réfuté ces accusations, a sollicité l’expertise de cabinets d’avocats basés à Londres. Il aurait selon ses accusateurs détourné pas de moins de 100 milliards de pula (8 milliards d’euros) de deniers avec la complicité d’une femme d’affaires sud-africaine, Bridgette Motsepe. Selon les conclusions des cabinets Alaco et Omnia Strategy (fondé par Cherie Blair, épouse de l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair), il ne fait aucun doute que les allégations portées contre l’ancien chef d’Etat sont fallacieuses et ne sont basées sur aucune preuves tangibles.

Mieux, les experts internationaux estiment que «l’enquête de la police, est un « ramassis de fausses informations, d’allégations fallacieuses, de preuves mal fabriquées (…) destinés à nourrir des théories du complot ridicules ». « La somme des contre-vérités que nous avons identifiées soulève de sérieuses questions sur les motivations» des auteurs, soulignent les enquêteurs. Des conclusions qui comme on peut l’imaginer ont été accueillies favorablement par le camp Khama.

L’ex-président a lui-même réagi et indexé son successeur comme étant à l’origine des desdites accusations. «Le régime (de M. Masisi) a délibérément menti en fabriquant une fausse histoire de blanchiment d’argent (…) son intention criminelle a désormais été révélée au grand jour», a-t-il déclaré devant la presse. C’est un jour de honte et de tristesse pour notre pays, sa réputation de pays démocratique stable et propre a subi une atteinte irréparable», a soutenu Ian Khama. Le Président Masisi n’a pas encore réagi ni aux conclusions de l’enquête ni aux déclarations de son ancien allié.

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Les deux hommes politiques étaient tous deux membres d’un même parti et occupaient respectivement les postes de Président et vice-président. Après le passage de témoin à la présidence entre MM. Khama et Masisi, leurs relations se sont détériorées au point où l’ex-président a rallié l’opposition.

Boniface T.