Bruxelles (© 2025 Afriquinfos)- La chanteuse malienne Rokia Traoré a recouvré sa liberté dans la soirée du mercredi 22 janvier 2025, à l’issue d’une nouvelle audience au Palais de justice de Bruxelles, après 7 mois d’incarcération en Italie puis en Belgique.
La mise en liberté de l’artiste fait suite à un accord qui prévoit que la chanteuse et son ex-compagnon Jan Goossens pourront chacun revoir leur enfant selon des conditions validées par la Justice belge lors d’une audience à huis clos, mais qui restent confidentielles.
Depuis plusieurs semaines, Rokia Traoré et son ancien compagnon, Jan Goossens, avaient entamé une médiation pour résoudre la question de la garde de leur fille de 9 ans qui vit à Bamako. À ce jour, Jan Goossens affirme ne pas avoir revue sa fille depuis son départ pour le Mali il y a plusieurs années.
C’est l’absence de Rokia Traoré et de l’enfant lors des audiences il y a cinq ans qui avait provoqué la condamnation de la chanteuse à deux ans de prison en 2023. Selon Me Dimitri de Béco, ‘’le tribunal a voulu donner sa chance à cet accord et, pour qu’il puisse se concrétiser, a permis à [Rokia Traoré] de retrouver la liberté’’.
La décision avait été prise par la Justice belge un peu plus tôt dans la journée, à l’issue d’une nouvelle audience à laquelle la chanteuse malienne n’a pas assisté. ‘’Aujourd’hui, Madame Traoré retrouve la liberté’’, a déclaré son avocat, Me Dimitri de Beco. La chanteuse et guitariste qui aura 51 ans vendredi 24 janvier avait été condamnée en octobre 2023 par le Tribunal correctionnel de Bruxelles à une peine de ‘deux ans d’emprisonnement pour non-représentation d’enfant‘.
À l’époque, cette condamnation au pénal découlait du fait qu’elle avait refusé de se soumettre à la décision d’un juge civil belge accordant la garde de l’enfant au père. Elle avait aussi refusé de se présenter au Tribunal correctionnel et avait été condamnée par défaut. Jan Goossens reproche à Rokia Traoré de l’avoir empêché de voir leur enfant depuis cinq ans et demi -quand la fillette avait quatre ans -, et de s’être constamment soustraite aux juges belges.
Après son arrestation en Italie en juin 2024, sa remise à la Belgique fin novembre de la même année, et une nouvelle période d’incarcération de près de deux mois à Bruxelles, Rokia Traoré a accepté de s’entendre avec Jan Goossens pour que tous deux puissent revoir l’enfant, qui vit actuellement au Mali.
Audience ‘’pour la forme’’
Les deux parties ont refusé de préciser ce 22 janvier 2025 dans quel délai et dans quel pays se feraient leurs retrouvailles respectives, évoquant « une convention restant confidentielle, dans l’intérêt de l’enfant« .
Selon Sven Mary, avocat de M. Goossens, Mme Traoré a l’obligation de rester « en Europe« , pas forcément en Belgique, et devra se présenter devant la Justice belge pour les prochaines audiences. Une nouvelle audience est prévue en juin 2025 à Bruxelles pour examiner la mise en œuvre de l’accord et programmer les plaidoiries sur le fond, qui pourraient intervenir à la fin de l’année 2025, selon Me Dimitri de Béco.
Mme Traoré, qui a fait opposition à sa condamnation par défaut de 2023, devra être rejugée par le même tribunal, comme le prévoit la loi belge. Mais « si la convention est respectée, ce sera une audience pour la forme », a expliqué Sven Mary, saluant l’attitude « constructive » de la partie adverse dans les discussions à l’amiable. Cette affaire « est partie en boule de neige, ça a détruit ma carrière« , avait reconnu Rokia Traoré fin décembre 2024, lors de la première audience publique à Bruxelles, depuis son extradition d’Italie.
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