Berlin (© 2025 Afriquinfos)- L’arrière-arrière-grand-père de Leonard Konrad-Adomako, originaire de l’ancienne colonie allemande du Cameroun, fût le premier homme Noir à obtenir la nationalité allemande. Cette histoire a profondément marqué la famille. En tant que cofondateur de la première association afro-allemande, il a soutenu l’auto-organisation des personnes noires en Allemagne, tout en s’engageant résolument contre la discrimination des personnes issues des colonies allemandes en Afrique.
Son arrière-petit-fils, Leonard Konrad-Adomako perpétue cet héritage, notamment grâce à sa start-up Aidia qui met en réseau des personnes noires et les aide à créer leur entreprise
‘’Je souhaite que nous apprenions de l’histoire et que nous l’utilisons pour l’avenir. En tant que membre du 1er Associé africain de l’Association des droits de l’homme. Mon collègue Yves-Christophe Amandenga-Di s’inscrit à l’Association des droits de l’homme africain de l’Association des droits de l’homme en Allemagne. A partir de ce mouvement, l’Association des droits de l’homme a été créée en 1919’’, a souligné Leonard Konrad-Adomako ce 28 mars 2025.
Il s’agit de 32 thèses qui s’intéressent à l’égalité de la vie des Africains en Allemagne, mais aussi à l’intégration des droits de l’homme en Allemagne.
Cette démarche s’apparente d’ailleurs à celle de l’Allemagne qui travaille sur son histoire coloniale depuis quelques années. C’est en ce sens que le pays juge essentiel de connaître son passé et de l’étudier pour en tirer des leçons pour l’avenir et former de puissants partenariats mondiaux.
Ainsi, le gouvernement fédéral et le ministère fédéral des Affaires étrangères tiennent donc à analyser le passé colonial allemand en profondeur.
Une démarche similaire à celle de Berlin
Le ministère fédéral des Affaires étrangères a ainsi apporté son soutien à une équipe de recherche internationale. Ils ont analysé ensemble le rôle du ministère dont l’ancienne direction générale pour la colonisation fut directement responsable entre 1890 et 1907 de l’empire colonial allemand en Afrique, en Asie et en Océanie. Elle donna naissance en 1907 à l’Office impérial aux colonies. Cette analyse de la politique coloniale allemande ainsi que de ses répercussions sur la politique étrangère des décennies suivantes est à présent publiée dans le recueil « Das Auswärtige Amt und die Kolonien – Geschichte, Erinnerung, Erbe » (Le ministère fédéral des Affaires étrangères et les colonies : histoire, mémoire et héritage).
Les conclusions des chercheurs sont univoques : le ministère fédéral des Affaires étrangères est lui aussi responsable en tant qu’institution de la violence et des crimes perpétrés dans les colonies allemandes.
‘’Nous ne pouvons changer notre histoire. Mais nous pouvons y réfléchir à la lumière des connaissances dont nous disposons aujourd’hui et en tirer avec nos partenaires des leçons pour le moment présent ainsi que pour notre avenir’’, a souligné la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors de la présentation le 5 juin 2024 du recueil « Das Auswärtige Amt und die Kolonien – Geschichte, Erinnerung, Erbe »
Les discussions avec des pays touchés par les activités coloniales allemandes n’en sont souvent qu’au début. Ces processus ne sauront être dessinés qu’ensemble. Ils intègrent à la fois les sociétés civiles concernées et des représentantes et représentants des diasporas et du monde scientifique ainsi que des partenaires publics.
Un rapport honnête et ouvert au passé nécessite de nommer et de reconnaître les injustices commises.
Lors de son déplacement en Tanzanie en novembre 2023, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier avait demandé pardon pour les crimes coloniaux allemands dans l’ancienne « Afrique orientale allemande ».
La ministre adjointe Katja Keul a réitéré ce pardon lors de son voyage en Tanzanie en mars 2024 à l’occasion d’une cérémonie commémorative à Moshi. À l’occasion de son discours à Douala en novembre 2022, elle a par ailleurs qualifié d’injustice coloniale l’exécution du roi Rudolf Douala Manga Bell et d’Adolf Ngoso Din dans l’ancienne colonie du « Cameroun allemand ».
La déclaration commune signée en 2021 est un élément essentiel sur la voie de la réconciliation avec la Namibie suite aux atrocités commises dans l’ancienne colonie du « Sud-Ouest africain allemand », qui menèrent au génocide des Hereros et Nama. Dans le discours prononcé à l’occasion des funérailles nationales de l’ancien président de la République de Namibie Hage Geingob en février 2024, le président fédéral Frank‑Walter Steinmeier a souligné que l’Allemagne demeurait attachée à analyser l’histoire de ces crimes.
De nombreux acteurs à l’échelle fédérale, régionale et communale s’engagent pour le travail de mémoire sur le passé colonial allemand.
Vignikpo Akpéné