Avec ‘5IVE’, son nouvel album, la star de l’afrobeats Davido — des dizaines de millions de fans dans le monde dont le roi Charles III — espère rappeler à la jeunesse de son pays qu’ »on peut grandir au Nigeria, et y faire des choses puissantes ».
« Ils n’ont pas besoin de partir pour réussir », affirme fièrement l’artiste nigérian-américain de 32 ans qui sort vendredi 18 avril son cinquième album studio, mêlant « introspection, rythmes africains et sonorités modernes ». Davido, de son nom complet Davido Adedeji Adeleke, est l’un des visages de l’afrobeats avec plus de 8,5 millions d’auditeurs mensuels, 3 milliards de streams cumulés et près de 30 millions d’abonnés sur Instagram.
Il compte parmi ses fans le roi Charles III qui a glissé le morceau « Kante » dans une playlist dévoilée début mars 2025 lors de la Journée du Commonwealth. « La musique africaine a changé la manière dont les Africains sont perçus dans le monde », estime Davido, rencontré à Paris par l’AFP. « Aujourd’hui, nous sommes populaires non seulement en musique, mais aussi dans le cinéma, la mode, la gastronomie ».
Né au Nigeria dans les années 1970 sous l’influence de Fela Kuti, considéré comme le père de l’afrobeat (sans « s »), l’afrobeats rayonne aujourd’hui à l’international. Cette musique qui fusionne rythmes africains traditionnels et sonorités pop contemporaines cumule plus de 7 milliards de streams sur Spotify (en 2023). Et compte parmi ses stars, Burna Boy (attendu vendredi 18 avril 2025 au Stade de France, à Paris), Ayra Starr ou encore la Sud-Africaine Tyla, lauréate d’un Grammy en 2024.
– « Un album complet » –
Davido s’inspire lui « de ses fans, mais surtout de la musique africaine, de la culture dans son ensemble ». « J’ai grandi dans une maison africaine où on faisait toujours des fêtes, avec de la musique en permanence », se souvient-il. Quand un cousin l’emmène en studio vers 13 ans, c’est une révélation. Celui qui passe sa jeunesse à Lagos et a beaucoup voyagé, enfant, avec ses frères et soeurs, à Londres et Atlanta (où il est né) aime à se définir comme « citoyen du monde ».
Dans ‘5IVE’, « il y a de la musique pour les Français, les Caraïbes, les Américains, les Africains… tout le monde. C’est un album complet ». « Five (cinq en anglais), évidemment, c’est parce que c’est mon cinquième album « , sourit le chanteur. « J’ai découvert que (ce chiffre) symbolisait l’espoir, la croissance, le changement ». Sur cet album, celui qui est auteur-compositeur et a crée en 2016 son propre label, DMW, a été « impliqué dans la production ». Il s’est entouré de nouveaux beatmakers, a peaufiné chaque détail et s’est offert des collaborations avec les Américains Chris Brown, YG Marley (petit-fils de…) ou Victoria Monét.
Sa nouvelle tournée passera par Paris, Londres, New York, Atlanta et Los Angeles, « dans un format intime ».
– « J’aime les Français »-
La France, et notamment Paris, qui lui a « toujours accordé de l’amour », occupent une place particulière dans 5IVE. « Paris a été l’une des premières villes hors d’Afrique à vraiment reconnaître la musique africaine », estime-t-il. « J’aime les Français. Ce que je préfère à Paris, c’est la vie nocturne. J’adore les restaurants, les hôtels… et évidemment, le shopping », confie-t-il, bonnet tendance sur la tête et chaînes autour du cou.
Davido a enregistré plusieurs morceaux à Paris et glisse au passage deux featurings encore tenus secrets — avec les Français Dadju et Tayc. L’artiste s’est imposé avec les albums « Timeless » (2023), « A Better Time » (2020) ou « A Good Time » (2019), et a déjà collaboré aux Etats-Unis avec Nicki Minaj et les rappeurs YoungThug, Lil Baby… Parmi ses autres faits d’armes, il a rempli trois fois l’O2 Arena de Londres, a participé et interprété « Hayya Hayya » (Better Together), l’hymne pour la Coupe du monde de football au Qatar en 2022.
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