28 parures en or seront restituées au Royaume Ashanti le week-end prochain par l’Afrique du Sud

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Des objets royaux sont restitués par le musée Fowler de l'Université de Californie a Palais Manhyia, le 8 février 2024 à Kumasi, au Ghana.

Le roi traditionnel Asante du Ghana recevra ce week-end 28 parures en or restituées par l’Afrique du Sud, qui viendront s’ajouter à la collection croissante d’objets culturels Asante rendus à ce pays d’Afrique de l’Ouest, ex Gold Coast.

Ces objets, fabriqués au XIXème siècle par les artisans de la cour Asante, symbolisent la gouvernance et l’héritage royal de ce royaume alors puissant, et comprennent des bâtons de linguiste, des épées, des serrures de sécurité du palais, des bagues, des colliers et des poids en or.

Ils constituent des ‘chefs-d’œuvre d’orfèvrerie reflétant la sophistication de la gouvernance de la cour Asante’, a assuré l’historien et directeur associé du Manhyia Palace Museum, Ivor Agyeman-Duah.

Otumfuo Osei Tutu II (à gauche), roi Asante du Ghana, observe le palais Manhyia à Kumasi, au Ghana, le 8 février 2024, lors de la restitution permanente d’objets du musée Fowler de l’UCLA (université de Californie à Los Angeles). Le 8 février 2024, un musée californien a restitué sept objets royaux au roi Asante du Ghana pour commémorer son jubilé d’argent. Il s’agit de la première restitution de trésors pillés à l’époque coloniale. La restitution au Ghana intervient alors que la pression internationale s’accroît pour que les musées et institutions européens et américains restituent les objets africains provenant des anciennes puissances coloniales que sont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique.

La présentation des objets aura lieu lors d’une célébration au Palais Manhyia à Kumasi, ancienne capitale de l’empire Asante. En début d’année 2024, le roi Otumfuo Osei Tutu II avait demandé la restitution de ces objets à la société minière sud-africaine AngloGold Ashanti qui les avait achetés en 2000 à un collectionneur suisse.

Les objets seront exposés dans une nouvelle galerie récemment ajoutée au Manhyia Palace Museum, ouvert en mai 2024 et dédié à l’exposition des objets traditionnels Asante rendus au pays.

Le retour de ces objets au Ghana intervient alors que la pression s’accroît sur les Musées et institutions européens et américains pour qu’ils rendent les objets d’arts africains volés sous la domination des anciennes puissances coloniales comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique.

Cette restitution porte à 67 le nombre total d’objets culturels restitués au palais Asante cette année, ce qui constitue le plus important rapatriement d’objets en Afrique au cours de ces dernières années. Au début de l’année, sept objets pillés pendant la guerre anglo-asante de 1874 ont été restitués par le Fowler Museum de l’UCLA à Los Angeles, et 32 autres ont été ‘prêtés pour trois ans renouvelables’ par le British Museum et le Victoria & Albert Museum au Royaume-Uni.

‘L’Afrique prend aujourd’hui l’initiative des restitutions sur son propre territoire afin de faire face à son propre héritage colonial’, a commenté Lekgetho Mokola, chercheur à l’Université de Yale. ‘Il est possible que le reste du travail de restitution au-delà de nos frontières s’accélère pour rendre aux peuples de ce continent ce qui leur appartient’, a-t-il ajouté.

Le Nigeria négocie par ailleurs la restitution de milliers d’objets métalliques datant du XVIe au XVIIIe siècle, pillés dans l’ancien Royaume du Bénin et actuellement détenus par des Musées et des collectionneurs d’art aux États-Unis et en Europe. En 2021, la France a rendu au Bénin 26 objets et œuvres d’art volés en 1892 par les forces coloniales lors du sac d’Abomey.

© Afriquinfos & Agence France-Presse