Weah out, J. Boakai in, l’alternance respire à nouveau en Afrique occidentale grâce au Libéria !

Afriquinfos Editeur
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Monrovia (© 2023 Afriquinfos)- Après avoir été à deux reprises Vice-Président sous les deux mandats de sa compatriote Ellen Johnson-Sirleaf, Joseph Boakai va présider aux destinées de son pays pour les six prochaines années. Une respiration de la démocratie en Afrique occidentale dont les habitants de cette partie du continent en redemandent.

Liberia’s new President George Weah stands with his wife Clar as they attend his swearing-in ceremony at the Samuel Kanyon Doe Sports Complex in Monrovia, Liberia January 22, 2018. REUTERS/Thierry Gouegnon.

 Il aura cru jusqu’au bout en ses convictions de présidentiable. Battu en 2017 suite à un large score réalisé au second tour par George Oppong Weah, J. Boakai va s’imposer de justesse six ans plus tard. La faute à la montagne de corruption que l’ex-footballeur n’a pas su ou n’a pas pu dominer, en dépit d’une volonté réaffirmée durant sa campagne et tout au long de son mandat.

Même si les défis socio-économiques demeurent immenses au Libéria (un peu plus de 5 millions d’habitants pour 111.369 km²), le pays trémousse à l’idée de goûter à nouveau à l’alternance politique pacifique. Vingt ans pile poil après la fin des odieuses et haineuses guerres civiles qui ont tué plus de 250 mille personnes, c’est à nouveau un clin d’œil que le destin fait à la patrie qui a offert à l’Afrique le premier «Ballon d’or» de l’histoire du football international.

Exit donc les hantises laissées par les morts engendrés par la campagne électorale d’avant les deux tours du scrutin présidentiel de 2023. Première élection présidentielle tenue sans la MINUL (Mission des Nations Unies au Liberia, créée en 2003 et partie en 2018), l’alternance qui vient de s’opérer au Liberia souligne clairement la volonté d’une bonne partie des Libériens de rompre définitivement avec le cycle de violences, et de s’accrocher à un wagon du train du développement qui circule en Afrique de l’ouest.

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Joseph Boakai a promis de «développer les infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes, et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d’un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars/jour (selon la Banque mondiale)». Sa tâche présidentielle s’annonce rude, d’autant plus qu’à 78 ans, il va terminer son mandat à 84 ans !

Une donne implacable qui ne devrait pas empêcher les Libériens des deux sexes de célébrer durant plusieurs jours encore l’alternance politique pacifique qu’ils viennent de concrétiser dans une sous-région où le virus des 3 mandats présidentiels a, d’une part, contaminé plus d’un, et d’autre part, des régimes de Transition y prolongent régulièrement leur fin. Malgré les cris d’orfraie de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Cette fierté électorale et élective devrait en outre contenter les Libériens de la diaspora qui ne tablent que sur la mise en branle d’une gouvernance hardie, concertée et vertueuse pour davantage injecter des investissements massifs dans l’économie de ce rare Etat africain à n’avoir jamais été colonisé.

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