78è AG de l’ONU: Ouverture du débat général, Lula appelle à accorder une autre place aux Etats du Sud

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture
Nova York, Estados Unidos, 19.09.2023 - Presidente Lula discursa na abertura da 78º Assembleia Geral da ONU. Imagem: Canal Gov

New York (© 2023 Afriquinfos)-  Le Président brésilien Lula da Silva prend part à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, (19 au 26 septembre 2023). À New York, comme le veut la tradition. Il a été le premier représentant étranger à s’exprimer à la tribune des Nations Unies.

Parfois présenté – abusivement – comme le «porte-parole du Sud global», mais aussi interlocuteur des grandes nations, Lula da Silva a débuté son discours par un hommage aux victimes des drames au Maroc et en Libye.

Le Président brésilien, qui tente d’ouvrir une nouvelle voie et plaide pour un rééquilibrage de l’ordre mondial, a mis l’accent sur l’ordre économique mondial, celui d’un «néolibéralisme qui sape nos démocraties» et que certains voudraient remplacer par «un nationalisme conservateur et primitif». Les Gouvernements du monde «doivent reconnaître la dissonance entre voie des marchés et celle des peuples», a plaidé Lula.

Concernant les conflits armés sur la planète qu’il décrit comme «un affront à notre rationalité humaine», Lula rappelle qu’«aucune solution ne sera pérenne sans être axée sur le dialogue». Evoquant l’Ukraine, mais aussi Haïti ou le Yémen. En toile de fond, les pays consacrent «beaucoup d’argent aux dépenses militaires mais peu pour le développement».

- Advertisement -

Le plaidoyer de Lula pour mettre fin aux inégalités

Le Président brésilien a indiqué que son pays va «apporter sa contribution face aux nombreux enjeux internationaux: crise climatique, insécurité alimentaire, racisme, en un seul mot: les inégalités». Les réduire doit être «notre priorité via des impôts aux plus riches», car «les 10 milliardaires les plus riches ont plus de richesses que 40% de l’Humanité». Vingt ans après sa première prise de parole à l’ONU axée sur le thème de la faim, Lula rappelle que «cette faim touche aujourd’hui 700 millions de personnes qui s’endormiront sans avoir à manger ce 20 septembre».

Lula compte mener sa bataille essentielle en faveur d’un siège permanent du Brésil au Conseil de sécurité de l’ONU: il va encore insister sur ce point, même si les chances de réussite paraissent bien maigres.

Nombreux sont ceux qui soutiennent une réforme des Nations Unies, et notamment du Conseil de sécurité, avec ses cinq membres permanents et ses dix membres élus pour deux ans. Il est toutefois peu probable que celle-ci soit entreprise, en raison notamment de l’actuelle opposition entre l’Occident et la Russie (et la Chine).

Mais lorsque sont évoqués des candidats potentiels à l’adhésion, un duo, formé du Brésil et de l’Inde, semble avoir les faveurs des observateurs. … Le Brésil, qui avait envoyé des troupes [pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe] pour combattre les nazis, rêvait de devenir un membre permanent de l’ONU, et a eu en guise de consolation, le droit de tenir, chaque année, le premier discours à l’ouverture de l’Assemblée générale.

S’il a récemment condamné l’invasion russe, Lula reste soupçonné de sympathie avec Moscou; le Brésil n’a ainsi jamais imposé de sanctions financières à la Russie ni fourni de munitions à Kiev. Et le Président brésilien a suscité une controverse en avril 2023 quand il a affirmé que Washington devait cesser d’«encourager la guerre» en Ukraine et que l’Union européenne devait «commencer à parler de paix». La rencontre Lula-Zelensky sera ainsi un point majeur de cette Assemble générale 2023 de l’ONU.

On compte beaucoup d’absents de poids à cette 78è session de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU): Xi Jinping, Vladimir Poutine ou encore Emmanuel Macron.

Afriquinfos