Tokyo (© 2023 Afriquinfos)- L’organisation du «Praemium Imperiale» a dévoilé ses lauréats ce mardi 12 septembre 2023. Parmi eux, figure l’architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré dans la catégorie architecture.
Il s’agit d’une nouvelle distinction pour l’architecte berlinois d’origine burkinabè Francis Kéré, engagé depuis le début de sa carrière dans une architecture écologique et sociale. Le « Praemium Imperiale » 2023 lui est attribué pour l’ensemble de son œuvre.
Le jury du prix « Praemium Imperiale » a souligné à son sujet: «Ses références à ses racines africaines se retrouvent dans des éléments tels que les couleurs du pavillon Sarbalé Ke de Coachella (2019), les structures de bois de Xylem (2019) à Tippet’s Rise (États-Unis), mais aussi au travers de sa constante référence aux arbres – que ce soit pour leur rôle central d’ombrage (Pavillon de la Serpentine Gallery, 2017), ou parce qu’ils favorisent une forme de débat démocratique».
Equivalent du « Prix Nobel » pour les Arts, le « Praemium Imperiale » compte parmi les prix artistiques les plus importants au monde. Décerné depuis 1988 par la famille impériale du Japon au nom de la plus ancienne Fondation culturelle nippone, la Japan Art Association, le prix est considéré grâce à sa dotation de 15 millions de yens (environ 95.000 euros) pour chaque lauréat comme le «Nobel» des Arts. Il est attribué pour l’ensemble d’une carrière artistique dans cinq domaines: peinture, sculpture, architecture, musique et théâtre-cinéma.
Diébédo Françis Kéré remporte ce prix une année après avoir enlevé en tant que premier Africain le prix Pritzker en 2022, et deux ans après avoir reçu la médaille d’architecture de la Fondation Thomas Jefferson en 2021.
Né le 10 avril 1965 à Gandao, au centre-est du Burkina Faso, Diébédo Françis Kéré est arrivé à l’âge de 17 ans en Allemagne, grâce à une bourse de formation professionnelle en menuiserie. Jusqu’à aujourd’hui, son agence « Kéré Architecture » est basée en Allemagne et, depuis 2017, il est professeur à la très renommée « Université technique de Munich », mais ses racines restent en Afrique.
C’est pour son génie de fusionner les compétences traditionnelles de son pays avec une démarche haute technologie qu’il a percé dans le domaine de l’architecture. Ainsi, il s’est fait un nom dans toute l’Afrique, avec des architectures alliant simplicité, ingéniosité et durabilité. Pour son projet de l’École primaire de son village natal, il a reçu en 2001 le prix Aga Khan d’Architecture. Devenu l’incarnation de l’esprit du peuple, il est actuellement en charge de la conception de la nouvelle Assemblée nationale du Bénin. Ses constructions font figure de référence dans le monde entier: Danemark, Allemagne, Italie, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis…
Parmi les autres lauréats 2023 du « Praemium Imperiale » annoncés simultanément à Berlin, Paris, Rome, Londres, Washington et Tokyo, figurent le sculpteur danois Olafur Eliasson, le metteur en scène américain Robert Wilson, le compositeur et trompettiste Wynton Marsalis et l’artiste plasticienne Vija Celmins.
Afriquinfos
