L’armée malienne a affirmé dimanche dernier avoir « déjoué » une nouvelle attaque contre un camp militaire du centre du pays, deux jours après une attaque suicide qui a visé la ville-garnison de Kati aux portes de la capitale Bamako.
« Les forces armées maliennes (Fama) viennent une fois de plus de déjouer une tentative d’attaque du camp GNM (Garde nationale du Mali) de Sévaré tôt ce dimanche 24 juillet 2022 vers 05h40. Le bilan provisoire fait état d’un terroriste neutralisé », a assuré l’armée sur ses réseaux sociaux. « Notre camp de la garde nationale a été attaqué ce dimanche à Sévaré par des terroristes (…) Lors de la riposte, nous avons neutralisé un terroriste. La situation est sous contrôle », a assuré à l’AFP un haut gradé du camp de la garde nationale de Sévaré sous couvert d’anonymat.
Cette attaque intervient deux jours après celle de Kati, au coeur de l’appareil militaire malien, revendiqué par les jihadistes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda. Cette attaque suicide commise avec deux camions piégés a tué au moins un soldat malien, fait six blessés dont un civil tandis que sept assaillants ont été « neutralisés » et huit autres arrêtés.
La veille, une série de raids quasi-simultanés attribués à des jihadistes avaient frappé six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Ségou et Mopti (centre).
Des hommes armés identifiés par l’armée comme membres de la katiba Macina avaient attaqué des postes de contrôle, gendarmerie, camp militaire, notamment dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako. C’est la première fois depuis 2012 que des attaques aussi coordonnées se déroulent si près de la capitale.
Le Mali, pays enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantistes et d’actions jihadistes sanglantes dans le nord.
Malgré une situation sécuritaire très dégradée, la junte s’est détournée de la France et de ses partenaires, préférant s’en remettre à la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné une grande partie du pays ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.