Une cinquantaine de militaires ivoiriens sont retenus lundi « pour vérification » par les autorités maliennes depuis leur arrivée la veille à Bamako par un vol spécial, selon des sources concordantes.
« Arrivés dimanche par un vol spécial à l’aéroport de Bamako, 49 militaires ivoiriens non armés n’avaient pas d’ordre de mission. Nous avons prévenu les autorités nationales. Actuellement, ils sont retenus pour vérification », a déclaré lundi à l’AFP un responsable de la police de l’aéroport de Bamako sous couvert de l’anonymat.
« Ils sont présentement à l’école de la Gendarmerie nationale de Faladié [un quartier de Bamako, NDLR], dans la cour de notre unité spéciale pour les enquêtes », a affirmé lundi en début d’après-midi un membre de ce service, ayant lui aussi requis anonymat. L’information de « l’arrestation » de militaires ivoiriens a commencé à être diffusée dimanche sur les réseaux sociaux avant de devenir virale, certains accusant ces soldats d’être « des mercenaires » venus au Mali « faire un coup d’Etat ».
« Il n’y a pas eu d’arrestation. Ils ont été conduits à l’école de gendarmerie pour des vérifications », a assuré un responsable de l’armée ivoirienne.
Une partie des militaires ivoiriens retenus sont venus au Mali sur la base d’une convention pour travailler sur la base logistique de la société allemande Sahel Aviation Service (SAS) pour le compte de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), selon une source diplomatique ivoirienne. L’information a été confirmée à l’AFP par un responsable de l’entreprise allemande.
« Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la Minusma », a précisé sur Twitter Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma, laissant entendre qu’il s’agirait d' »éléments nationaux de soutien » logistique (NSE). « D’après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales », a-t-il affirmé.
Les NSE, a précisé M. Salgado, sont « des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents », « une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix ».
Le Mali, pays enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.