‘Praefatio’, 1er album de la jeune C. Banza, une ode à l’ethnomusicologie en Afrique centrale

Afriquinfos Editeur
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C. BANZA (DR)

Kinshasa (© 2021 Afriquinfos)- « Praefatio » («Préambule» en latin), est le premier album de la chanteuse congolaise Céline Banza, lauréate du ‘Prix Découvertes RFI 2019’. Sur son nouveau clip en compagnie du rappeur Youssoupha, la jeune dame se dévoile un peu plus, et sa démarche reste singulière : ne rien se refuser a priori, rester au plus près de ses émotions pour mieux les transmettre et réduire la distance.

La chanteuse de 23 ans nous plonge dans une mélancolie due au «Départ» soudain de ceux qu’on aime, sur une collaboration avec Youssoupha, dans un chant doux et profond accompagné à la guitare folk. Comme un clin d’œil à son père défunt qui lui avait offert son premier instrument il y a 15 ans.

C’est avec ces souvenirs que Céline B. dessine désormais sa vie et ce premier album, préface d’une carrière déjà lumineuse. Signé chez ‘Bomayé Musik Africa’ — le label de Youssoupha — cet opus est une véritable berceuse chantée en ngbandi, sa langue maternelle qu’elle a fait le choix de mettre à l’honneur pour partager ses mélodies parfois douloureuses et le français. Ce choix d’honorer sa culture et son identité lui vient de ses études en ethnomusicologie. Une formation qui a impulsé sa recherche de créativité.

« Praefatio » commence sur «Tere Mbi», une ode à sa féminité qui lui a permis de remporter, fin 2019, le prestigieux ‘Prix Découvertes RFI’. Une introduction à son histoire qui se poursuit sur «Songo Té Hé» où elle évoque un amour pour lequel on est impuissant, mais qui par-dessus tout nous rend fort, nous emmène à simplement souhaiter le meilleur à cet être qu’on ne peut plus retenir, et qui nous laisse solitaire.

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Solitaire, comme cette enfant de huit ans en manque de repères et traînant «Sur le Pavé», que décrit Céline dans un troisième morceau chanté en français cette-fois. Sa préface se referme par un coup de gueule et une interrogation percussive : «Il n’y a plus d’amour, il n’y a plus de paix ! Où sont parties nos valeurs ? Où sont partis ces Hommes forts dans l’âme et dans l’esprit ?».

Participante à ‘The Voice Afrique francophone 2017’

C. Banza est née à Kinshasa, mais c’est à Kisangani, dans le centre de la RDC, qu’elle a fait ses premiers pas de choriste et sa première scène, à l’Alliance française. De retour dans la capitale, elle étudie la musique à l’Institut national des arts, elle y apprend la guitare classique (« Je n’étais pas trop fan, je voulais jouer des chansons »), obtient son diplôme d’ethnomusicologue et évolue dans le milieu artistique, toutes disciplines confondues, avec des chorégraphes et des rappeurs.

Ensuite, elle participera de façon remarquée à l’émission ‘The Voice Afrique francophone’, en 2017 où elle intègre l’équipe coachée par A’Salfo de Magic System.

« Cet album a été écrit et composé pendant presque cinq ans (ou bien est-ce depuis toujours ?) », écrit-elle sur sa page Facebook.  « C’était la musique ou rien », répète souvent celle qui a été très tôt orpheline. En riant, elle raconte comment elle a pris dans la poche de son « papa » adoptif Antoine Ndongala, responsable du studio Kabako à Kinsangani (et fils du fondateur du groupe Singa Mwambe), les dollars nécessaires pour se rendre en avion à Kin avant de lui laisser une lettre pour lui expliquer son départ…

Elle joue par ailleurs le rôle principal dans le court métrage ‘Tamuzi’, puis est sollicitée par Fabrice Mukala pour composer une chanson destinée à accompagner sa pièce de théâtre ‘Trois femmes en colère’.

V. A.