Viande de brousse: La Belgique met en garde contre les risques pour la santé et l’environnement

Afriquinfos Editeur
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De la viande de brousse proposée à la vente sur un marché à Mbandaka, en République démocratique du Congo, le 22 mai 2018.

Le ministère belge de la Santé a mis en garde mardi contre les risques sanitaires et environnementaux induits par le commerce illégal de viande de brousse, en provenance notamment de République démocratique du Congo (RDC), ancienne colonie belge.

Avec celui de Paris-Charles de Gaulle, l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem est un des principaux points d’entrée en Europe de la viande de brousse provenant d’Afrique de l’Ouest et centrale, relève le ministère dans des documents distribués lors d’une conférence de presse à Bruxelles. « Plus de cinq millions de tonnes d’animaux sauvages (soit environ 20 millions d’animaux) sont prélevés chaque année dans la forêt du bassin du Congo », est-il indiqué. Sont notamment cités les antilopes, les singes, les pangolins et différentes espèces de reptiles. Une partie de la chasse reste liée à la consommation par les populations locales, mais une autre, « non durable » et « largement pratiquée », est due à « la demande croissante des marchés urbains », y compris à l’international.

Cela a pour conséquence d' »affaiblir la dynamique forestière », qui « résiste moins bien aux pressions externes telles que les changements environnementaux (déforestation, changement d’affectation des sols, changement climatique, etc) et les maladies », explique Tom Auwers, chargé de la Sécurité alimentaire et de l’Environnement au ministère. Ce type de consommation « est un exemple flagrant d’activités ayant des impacts durables sur l’équilibre des forêts tropicales ». En outre, souligne le ministère, un tiers de la viande de brousse prélevée en Belgique provient d’espèces animales protégées par les textes internationaux. 

A partir d’une étude menée en 2017 et 2018 par l’université de Liège (est), le ministère estime que « 44,4 tonnes » de viande de brousse africaine transitent chaque année à l’aéroport de Zaventem, généralement dans les bagages des passagers des vols commerciaux. Elle arrive « souvent intentionnellement cachée dans des boîtes contenant des denrées alimentaires autorisées, comme des poissons fumés et séchés ». Ces poissons, comme la viande, « peuvent contenir des bactéries pathogènes pour l’homme pouvant provoquer une intoxication alimentaire, une gastro-entérite et d’autres infections bactériennes ». « La contamination chimique est également préoccupante, notamment la contamination élevée en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) en raison de l’utilisation du procédé de fumage traditionnel utilisant du bois de chauffage », indique encore le ministère. 

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