Conakry (© 2019 Afriquinfos)- la capitale de la Guinée et plusieurs autres villes du pays ont observé le mot d’ordre de l’appel à manifester contre la réforme constitutionnelle lancé par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Comme on s’y attendait, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, lors desquels il y a eu au moins deux morts. Par ailleurs, la majeure partie des commerces a été mis en berne et la circulation était au ralenti dans la majeure partie des quartiers.
Au cours du week-end, plusieurs des leaders, du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) avait été arrêtés, mais malgré, ça, le parti a maintenu son appel à manifester à partir de ce lundi contre une révision de la Constitution qui ouvrirait la voie à une candidature d’Alpha Condé à un troisième mandat.
Dès les premières heures du jour, ce lundi, les forces de sécurité ont été déployées en nombre. Des canons à eaux avaient notamment été déployés dans la capitale.
Selon une information communiquée à Jeune Afrique, des Forces démocratiques de Guinée et le FNDC affirment qu’il y aurait eu « quatre morts à Conakry » et « vingt blessés par balles, dont deux en état critique ». La même source affirme qu’il y aurait eu « dix-huit personnes blessées par balles à Mamou », dans le centre du pays. « Selon ce que l’on nous remonte, il y aurait entre trois et quatre morts », affirme en écho Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR).
Cité par l’Agence France-Presse, un médecin qui a fait évacuer plusieurs blessés dans le quartier de Sonfonia Gare affirme qu’un adolescent de 16 ans a été tué et quatre personnes gravement blessées par des tirs des forces de l’ordre.
Tandis que le ministre de la Sécurité et de la protection civile se refuse de réagir sur le sujet, Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire Rassemblement du peuple de Guinée (RPG-Arc-en-ciel, mouvance présidentielle), a laissé entendre : « Il est toujours regrettable qu’il y ait des pertes en vies humaines », a-t-il déploré.
Xavier-Gilles CARDOZZO