Zimbabwe : Robert Mugabe reçoit le prix Confucius de la paix, 69 mille euros sur fonds de controverses

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«Si Mugabe n’était pas arrivé au pouvoir en 1980, quel talent aurait été gâché!» s’est exclamé Qiao Dama, fondateur du Centre chinois d’études internationales pour la paix, organisation qui décerne le prix. Selon l’organisateur, le dirigeant africain a été préféré à neuf autres finalistes, dont le milliardaire Bill Gates, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ou encore la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye pour  ses «contributions exceptionnelles à la paix mondiale». Pour Qiao Damo, Robert Mugabe est ainsi récompensé pour sa capacité à «stabiliser le Zimbabwe  en établissant un ordre bénéfique au peuple», mais aussi à «promouvoir la paix en Afrique, en occupant la présidence tournante de l’Union africaine». «C’est normal qu’il y ait eu un peu de désordre au Zimbabwe sous Mugabe, quand les États-Unis ont été fondés, la situation était très chaotique. Et le Zimbabwe a été fondé il y a trente ans seulement», a tenu à préciser l’organisateur. Le président zimbabwéen recevra donc une récompense de 69.000 euros, financée par un homme d’affaires qui restera anonyme.

Prix controversé

La nouvelle n’a pas manqué de susciter des réactions à l’exemple de celle de Gorden Moyo, secrétaire général du mouvement d’opposition, le Parti démocratique populaire. «Les organisateurs devraient avoir honte de récompenser des meurtriers qui se déguisent en pacifistes. Mugabe, tel que nous le connaissons et tel que les Zimbabwéens en ont fait l’expérience, est un va-t-en-guerre et un sadique qui se délecte de la misère de son peuple», a-t-il dénoncé. Le prix Confucius est apparu en 2010, après la remise du prix Nobel de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo, ce qui avait provoqué la fureur de Pékin. Il s’agissait, selon Qiao Dama, d’établir une alternative «asiatique» à un Nobel «trop extrême et ne reposant pas sur des faits objectifs». Depuis sa création, le prix a été souvent critiqué pour le choix de certains de ses lauréats comme le russe Vladimir Poutine en 2011ou encore à l’ex-président cubain Fidel Castro en 2014.

P. Amah