Le gynécologue et prix Nobel de la paix congolais Denis Mukwege a annoncé dimanche le lancement le 31 octobre d’un « Fonds mondial » de réparation pour les victimes des violences sexuelles dans les conflits, selon un communiqué publié à Bukavu (Sud-Kivu), en République démocratique du Congo.
« Nous continuerons à réclamer la justice partout dans le monde pour les victimes en traçant une ligne rouge contre l’impunité. Nous continuerons à nous battre pour le projet de Fonds mondial de réparation sur lequel nous travaillons depuis 2010. Il sera officiellement lancé le 31 octobre 2019 », a écrit le Dr Mukwege. Le Dr Mukwege, qui partage son Nobel avec l’Irakienne Nadia Murad, a fait part de l’élargissement vers d’autres pays du modèle de prise en charge des victimes des violences sexuelles utilisé par sa Fondation de Panzi. « Conscients que la violence sexuelle dans les conflits n’est pas seulement un problème en RDC, nous voulons élargir notre vision de la guérison holistique à l’extérieur du pays », note le Dr Mukwege. Il s’agit de veiller à ce que « les victimes en République Centrafricaine, au Burundi, en Irak et ailleurs puissent avoir accès à une guérison holistique et ainsi reconstruire leurs vies ».
Le Dr Mukwege s’est exprimé à l’occasion du 20e anniversaire de la création de l’hôpital de Panzi, dont il est le directeur. Cette structure médicale est spécialisée dans la prise en charge des victimes des violences sexuelles dans l’est de la RDC. Né dans un contexte de conflits, l’hôpital de Panzi a, dès ses premiers jours, accueilli des victimes de guerre. Parmi elles, des blessés, des déplacés et des femmes victimes des violences sexuelles. En plus de la prise en charge médicale, cette structure assure également une aide psychologique, sociale et juridique aux victimes des violences sexuelles. Vingt ans après la première opération des suites d’un viol avec extrême violence en 1999, « l’hôpital de Panzi a traité plus de 55.000 victimes de crimes sexuels », selon le Dr Mukwege.