Maputo (© 2025 Afriquinfos)- Le Président mozambicain Daniel Chapo et le principal chef de l’opposition de son pays, l’ancien candidat à la présidentielle 2024, Venancio Mondlane, se sont rencontrés de nouveau ce mardi 20 mai à Maputo. Il s’agit de leur deuxième rencontre depuis la présidentielle meurtrière du 9 octobre 2024.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans un cadre de dialogue national, intervient après une période de tensions marquée par les contestations électorales et les manifestations.
Dans un communiqué du bureau présidentiel, M. Chapo a déclaré que la réunion s’était tenue ‘’dans le cadre du dialogue politique inclusif avec toutes les couches de la société’’, et dans ‘’un environnement de respect mutuel et d’esprit patriotique’’. La réunion ‘’était axée sur la promotion de la paix, de la réconciliation et de la stabilité’’, précise la même source.
Il a souligné que le dialogue était un instrument essentiel pour la construction d’un pays pacifique et prospère. La paix, la réconciliation, le pardon, l’harmonie et la fraternité entre les Mozambicains sont très importants. « C’est pourquoi notre objectif est d’organiser un dialogue dans le but d’atteindre et de consolider la paix et la réconciliation, car il n’y a de développement que dans la paix et la sécurité. Nous ne pouvons parvenir à la paix qu’en dialoguant avec toutes les couches de la société« .
Au cours de la réunion avec Mondlane, Chapo a souligné son engagement en faveur de l’unité nationale et de la réconciliation entre les Mozambicains. L’avenir du pays, a-t-il dit, dépend des contributions de tous ses citoyens, quelles que soient leurs convictions politiques.
Allant dans cette même veine, M. Mondlane a qualifié la réunion de ‘’productive’’ et de ‘’positive’’, tout en reconnaissant qu’il subsiste des points de désaccord. Il s’est montré particulièrement préoccupé par le maintien en détention des manifestants qui ont été arrêtés à la suite des troubles provoqués par la proclamation, en décembre, des résultats des élections générales, largement considérés comme frauduleux.
‘’Nous avons besoin d’une vision claire, avec des échéances, de la manière dont nous allons traiter cette question’’, a déclaré M. Mondlane.
Il s’est également inquiété de la persistance de la violence, malgré sa première poignée de main avec Chapo le 23 mars. M. Mondlane a remis à M. Chapo une copie du rapport qu’il avait présenté au procureur général et qui contenait des preuves de ces cas.
M. Chapo a réaffirmé qu’il maintenait les canaux ouverts pour écouter et discuter « avec tous les acteurs concernés de la société mozambicaine.
Les deux hommes, selon le communiqué présidentiel, ont souligné l’importance d’un « dialogue inclusif et constructif comme pilier fondamental pour le renforcement de la démocratie et pour une recherche commune de solutions durables aux défis du développement national.
Une déclaration publiée par Mondlane sur son site web indique que lui et Chapo ont convenu de travailler ‘’pour éliminer tous les foyers de violence entre les parties’’. Il a été convenu que les structures du gouvernement et du projet politique de Venancio Mondlane, au niveau des provinces et des districts, devaient reproduire le consensus obtenu au niveau central ».
Les deux hommes vont également prévoir une amnistie pour toutes les personnes détenues pendant les troubles post-électoraux et garantir des soins médicaux gratuits à toutes les personnes blessées. L’accord sur le ‘’dialogue inclusif’’, signé par Chapo et les dirigeants des partis politiques le 5 mars, n’incluait pas Mondlane qui, à l’époque, n’était à la tête d’aucun parti politique. Il n’a pas participé aux premières réunions entre Chapo et les chefs de partis, même s’il ne fait aucun doute que Mondlane a beaucoup plus d’adeptes que n’importe quel autre leader de l’opposition.
La situation a changé, puisque Mondlane a créé son propre parti, Anamalala. Cet acronyme signifie : Alliance nationale pour un Mozambique libre et autonome.
La signature de l’accord de mars sur le dialogue ne garantit pas qu’un parti politique ne subira pas d’attaques policières. Dimanche dernier, la police a attaqué des membres du Mouvement démocratique mozambicain (MDM) qui tentaient d’organiser une marche pacifique dans la ville de Gorongosa, dans la province centrale de Sofala, pour célébrer l’élévation de Gorongosa au rang de ville.
V. A.