Les vacances forment la jeunesse.

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« En deux mois de vacances, je réussis à me faire un plus de 100 000 Fbu (69 dollars). Juste de quoi m'acheter l'uniforme scolaire et les cahiers pour la rentrée », raconte Innocent Ndikumana, un élève. 
Pour meubler ses vacances, cet orphelin de père portant un short usé et un t-shirt de même âge travaille comme fabriquant de tuiles cuites. Il a ouvert son propre « chantier ». Grâce à un petit emprunt auprès d’un camarade de classe, il s’est procuré du bois, indispensable pour faire cuire les tuiles. Le soir, Innocent change d’activité et devient serveur dans un bar du quartier. 

Toujours dans les quartiers nord de Bujumbura, le Centre Jeunes Kamenge organise, comme chaque année, des « camps de travail », qui occupent plus de 400 élèves du secondaire dans le cadre d’œuvres de charité. Principale activité ? La fabrication de briques pour les maisons des pauvres et des sinistrés. 

Les après-midis sont réservés aux distractions (jeux de société, cours de danse), à une inititiation sommaire à l’informatique ou aux séances de sensibilisation contre le VIH/SIDA et la délinquance juvénile. 

Les plus jeunes, les écoliers, sont regroupés à l’église catholique de Kamenge, pour des activités récréatives. « Cela les occupe et évite qu’ils n’aillent errer dans les rues de la capitale », explique Godefroid Nizigama. 

Avec des amis, cet instituteur a initié un projet qui ne manque pas d’intérêt : occuper les écoliers et élèves en vacances autour du football, du basketball et de la danse. Les matinées sont consacrées aux activités. Après le déjeuner, les plus jeunes font la sieste. Godefroid Nizigama assure qu’il s’agit d’un travail bénévole : « c’est une façon de protéger ces jeunes contre les vagabondages. » 

Comme partout dans le monde, les jeunes issus de familles plus aisées ont davantage de choix. Ils écument les bibliothèques, les cybercafés, lisent des BD. Câlé dans un fauteuil, Elvis Kagabo fait défiler sur son écran de télévision les chaînes du bouquet numérique. « Après le petit déjeuner, je m’installe devant la télé et je regarde des films. Il m’arrive parfois de lire un roman. Les après-midi, je fais une petite sieste et aux environs de 16 heures, je vais faire du basketball. Certains soirs, je vais en boîte de nuit avec mes potes », résume-t-il. 

Les derniers jours de vacances, Elvis se rend en famille chez son grand-père, à l’intérieur du pays. « C’est une occasion d’apprendre quelques nouveaux mots en kirundi, des proverbes, de garder les vaches et causer avec mes cousins et cousines à la colline », ajoute-t-il.