On connaissait la propension des Togolais à mettre en ligne, ces derniers mois, essentiellement sur les principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+) ou sur des plates-formes majeures de partage de vidéos (Youtube) des photos relatives aux violences politiques nées du bras de fer Opposition-parti au pouvoir. Mais jamais, Facebook et Twitter n’avaient encore servi à faire vivre en live un exploit des Eperviers ou connu un bouillonnement atypique orchestré par des Togolais. L’après-midi du 14 octobre 2012, jour de la rencontre Togo-Gabon, a donc été marqué par des échanges chauvins entre Togolais et Gabonais sur Facebook. Des fois avec des coups d’œil jetés sur « www.afriquinfos.com » qui a également fait du direct sur ce match, ce 14 octobre.
D’aucuns ont même poussé leur génie de supporter très loin en se mettant dans la peau d’infographe ayant réussi un photomontage d’Epervier en train de croquer un fauve. Ici et là, des « Facebookeurs » togolais, essentiellement ceux de la diaspora, ont réclamé à cor et à cri « à leurs amis » des liens de sites internet offrant la diffusion du match Togo-Gabon en direct en streaming. On aura aussi lu sur plusieurs « murs » les récriminations de plusieurs Togolais de la diaspora sur l’impossibilité d’avoir accès aux images de leur chaîne nationale qui ne dispose pas encore d’un point d’atterrissement sur satellite !
Dans l’incapacité de suivre Togo-Gabon sur internet ou sur une chaîne de télévision, ils ont été nombreux, ces compatriotes et fanas d’Adebayor résidant à l’étranger qui ont urgemment fait recours à leurs amis « Facebookeurs » vivant au Togo et disposant d’une connexion internet de moyenne qualité. Beaucoup de Togolais disposant d’un compte « Facebook » se sont ainsi découverts des talents de journaliste-web, faisant du live blogging. Ces journalistes d’occasion ont ainsi retracé les grands développements de cette rencontre sur leurs « murs ». Un exercice jugé « fastidieux » à un moment donné par ces internautes-journalistes d’occasion, qui au passage, ont jeté des fleurs aux journalistes professionnels qui sont habitués aux live blogging.
Tous pour un, un pour tous
A l’image de leurs compatriotes qui avaient pris d’assaut les travées du Stade de Kégué ce 14 octobre ou qui avaient pris position devant leurs tubes cathodiques, les utilisateurs togolais de réseaux sociaux ont aussi vibré, exprimé leurs déceptions, craintes, angoisses, exaspérations, etc. selon la tournure que prenait le match décisif Togo-Gabon. Les supporters les plus inconditionnels des Eperviers ont pour leur part versé dans une phobie maladive subite d’une égalisation des Panthères, quand Pierre-Emerick Aubameyang a réduit le score, à dix minutes de la fin de la rencontre.
C’est à ce moment que sont apparus les « posts » du genre « Ce n’est pas encore fini ? », « Je ne tiens plus sur place !», « Quel est le score ? », « Eperviers, épargnez-nous une égalisation qui nous clouerait le bec et surtout à la maison !», « Eperviers, ne nous faites pas ça ! », etc.
Dans un contexte aussi chargé, c’est avec un immense ouf de soulagement que les « Facebookeurs » « made in Togo » ont accueilli les « posts » sur le coup de sifflet final, du genre « C’est fini », « Enfin ! », « Nous sommes à la Can », « Yes, we can », « Bravo aux Eperviers, merci, vous nous faites rêver », etc. Dès cet instant, des compatriotes d’Adebayor sur « Facebook » ne se sont pas faits prier pour poster des liens de « Youtube » évoquant des chansons fétiches des Eperviers que l’on chante toujours à Lomé, quand l’équipe nationale décroche d’importantes victoires.
La célébration du triomphe du onze national togolais a même pris des allures d’outrecuidance quand des internautes se sont proposés d’aller inondés des sites de partage gabonais ou foras de discussion de même nationalité avec des commentaires chauvins pros-togolais. Toujours dans le sens de la provocation, certains ont proposé à leurs « amis » de danser sur des tubes gabonais : essentiellement des chansons de l’ex-première dame du Gabon et mère de l’actuel chef d’Etat gabonais : Mme Patience Dabany. Ce jeu de la provocation n’a pas beaucoup marché parce que les supporters du Gabon sont soit restés discrets sur « Facebook » avant, pendant et après le match ou ont tout simplement été fairplay, en saluant la victoire de Kossi Agassa et compagnie. Ce n’est donc que partie remise.
Afriquinfos