Quel modèle de financement pour mettre en œuvre l’extension du Corridor de Lobito?

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Kinshasa (© 2024 Afriquinfos)- Constitué de nombreux projets différents qui se superposent, le projet d’expansion du Corridor de Lobito (initié par les Etats-Unis) bénéficie de plusieurs modèles de financement.

 ‘’Il n’y a pas qu’un seul modèle de financement pour le projet du corridor de Lobito. En effet, les différents projets qui gravitent autour du corridor sont négociés et identifiés avec nos partenaires du G7 et nos pays d’accueil, d’autres directement par nous, et enfin plusieurs en partenariat’’, a indiqué Helaina Matza, coordinatrice spéciale par intérim du Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales (PGI).

’Ce que nous faisons avec notre investissement dans l’infrastructure ferroviaire de base et ces premiers projets initiaux, c’est essayer de catalyser ce qui, se poursuivra au moyen d’investissements privés de plus en plus importants dans tous ces secteurs’’, a indiqué la représentante du gouvernement américain, s’exprimant lors d’un point de presse tenu à l’issue de son récent déplacement sur le continent.

Lors du forum des investisseurs de Lobito tenu à Lusaka, ‘’nous avons pu tester cette théorie environ un an après le début de ce type de travail. Nous avons été agréablement surpris, non seulement par la forte participation – plus de 500 personnes au point que nous avons vraiment atteint notre capacité maximale – mais aussi par ce qui se passait entre les entités du secteur privé, non seulement avec nos représentants de la DFC et de l’EXIM et les outils de financement public, mais aussi par les conversations qu’ils avaient les uns avec les autres’’, a assuré Mme Matza qui venait d’effectuer un déplacement en RDC et en Tanzanie du 21-28 août 2024.

D’après la coordonnatrice, au cours de la rencontre de Lusaka, ‘’les entreprises logistiques parlaient aux entreprises agricoles, les entreprises du secteur de l’énergie à celles du secteur minier. Nous pensons que tout cela se produit naturellement, mais ce que nous apprenons, c’est qu’en continuant à créer l’espace, une grande partie de ce travail se poursuivra en plus de ces investissements initiaux’’.

Aussi, Helaina Matza a-t-elle, par cette même occasion souligné que chaque projet sera un peu différent. ‘’Certains nécessiteront une subvention de l’USAID. D’autres exigeront simplement une assurance contre les risques politiques. Il nous appartient, en tant que partenariat, d’identifier les bons outils en fonction du projet’’, a-t-elle précisé.

Lors de son séjour sur le continent, La Coordinatrice spéciale par intérim du Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales (PGI), a également édifié sur les possibilités de prolongation du corridor de Lobito à la RDC et d’intégration de la Tanzanie aux investissements du corridor de Lobito.

Ce qui selon elle, ‘’permettrait de progresser concrètement vers la vision d’un corridor transafricain allant de l’océan Atlantique à l’océan Indien. en revue les investissements en cours à l’initiative des États-Unis dans la mise en valeur du corridor de Lobito, en particulier les progrès de la ligne ferroviaire Zambie-Lobito, et mettra en exergue les nouveaux investissements qui permettent de prolonger le corridor économique jusqu’à l’océan Indien’’.

Elle a également constaté de nombreux progrès depuis le développement initial du corridor. Il s’agit en particulier d’un partenariat entre l’AFC et la Gécamines, la société minière d’État congolaise, pour continuer à mettre en valeur les minéraux essentiels et à soutenir les chaînes d’approvisionnement en énergie propre.

«En tant que membre du G7, nous avons contribué à faciliter quelques types différents d’investissements qui, nous l’espérons, continueront à favoriser la contribution de la RDC à la transition mondiale vers l’énergie propre tout en favorisant le développement dans le pays. Tout cela prend du temps, et nous sommes convaincus que nous pourrons faire avancer certains de ces projets très importants», a-t-elle insisté. Lancé en septembre 2023 sous l’égide des États-Unis et de leurs alliés européens, le corridor ferroviaire de Lobito vise à relier les riches mines du nord de la Zambie et du sud de la RDC au port angolais de Lobito, sur la côte Atlantique.

Après des mois de négociations avec ces trois pays, les États-Unis se tournent maintenant vers l’Afrique de l’Est, (troisième phase du corridor transafricain). Cette phase reliera les océans Atlantique et Indien, dernier aboutissement des efforts déployés par l’administration Biden pour tenter de remporter la course aux minéraux essentiels face à la Chine.

V. A.