Un Sommet original Afrique-USA est attendu en 2025…

Afriquinfos Editeur
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Troy Fitrell (Dr-Twitter US Africa Media Hub )

Washington (© 2025 Afriquinfos)- Un Sommet États-Unis-Afrique est prévu à Luanda, en Angola, du 23 au 25 juin 2025, pour discuter des opportunités économiques et commerciales entre le continent et les États-Unis. L’annonce a été faite par le haut fonctionnaire américain Troy Fitrell, ce mardi 20 mai 2025, lors d’un briefing relayé par le Bureau des affaires africaines du Département d’État américain. Cette communication de M. Troy était axée sur sa dernière visite en Côte d’Ivoire en tant qu’invité d’honneur à l’Africa CEO Forum.

Les 12 et 13 mai, M. Fitrell a participé, en tant qu’invité d’honneur, à l’Africa CEO Forum, où il a pris part à une table ronde stratégique sur l’avenir du financement du développement et a prononcé un discours spécial sur l’approche du gouvernement américain vis-à-vis de l’Afrique.

Le 14 mai, M. Fitrell, et l’Ambassadeur des États-Unis en Côte d’Ivoire, Mme Jessica Davis Ba, ont participé au Sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine, organisé à l’Ambassade des États-Unis à Abidjan par le Centre d’affaires États-Unis-Afrique de la Chambre de commerce des États-Unis et son réseau affilié de chambres de commerce en Afrique de l’Ouest. Le sommet, ayant pour thème « Renforcer les partenariats commerciaux des États-Unis avec l’Afrique », réunit des dirigeants d’entreprises, des organisations internationales et des hauts responsables gouvernementaux de toute la région pour des panel de discussions, des engagements entre entreprises et gouvernements, et des événements culturels.

En tant que conférencier principal du sommet, M. Fitrell a dévoilé la nouvelle Stratégie de diplomatie commerciale du Département d’État pour l’Afrique subsaharienne, soulignant l’engagement des États-Unis à élargir les opportunités économiques et la prospérité partagée. Le Département américain du Commerce et le Ministre du Commerce, S.E.M. Souleymane Diarrassouba, ont officiellement lancé le Dialogue commercial du Partenariat commercial et d’investissement États-Unis-Côte d’Ivoire, marquant une étape importante dans la coopération commerciale bilatérale. Le Dialogue commercial vise à connecter les entreprises américaines avec des opportunités en Côte d’Ivoire et à fournir des recommandations pour améliorer davantage l’environnement des affaires.

De plus, M. Fitrell a présidé la signature de plusieurs nouveaux accords commerciaux américains, démontrant encore l’engagement croissant des entreprises américaines dans des secteurs clés en Afrique de l’Ouest. Le Centre d’affaires États-Unis-Afrique de la Chambre de commerce des États-Unis, dirigé par la présidente Kendra Gaither, a réuni une forte délégation d’entreprises américaines pour participer à la fois à l’Africa CEO Forum et au Sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine, signalant un intérêt croissant du secteur privé américain pour les marchés dynamiques de la région.

Une reconsidération de  la perception du continent par le gouvernement Trump ?

Cette visite de M. Troy remet en question l’orientation initiale des États-Unis vers l’Afrique, sous la gouvernance Trump,  qui désormais se dirige visiblement vers la promotion de relations commerciales à long terme et mutuellement bénéfiques à travers le continent.

Plusieurs accords commerciaux américains ont été mis en avant lors du Sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine reflètant l’engagement croissant du secteur privé américain en Afrique de l’Ouest d’une valeur totale estimée à plus de 550 millions de dollars.

Interpellé sur l’avenir de l’accord et sa compatibilité avec les tarifs douaniers américains et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le diplomate a répondu : « Je suis un fervent partisan de l’AGOA. Depuis 25 ans, elle occupe une place importante dans ma carrière (…) mais c’est au Congrès de décider de sa révision ou de son renouvellement. »

Troy Fitrell a insisté sur la nécessité de repenser le partenariat, soulignant que « plusieurs pays africains ont bénéficié de manière extraordinaire des dispositions de l’AGOA », mais que sa poursuite devrait s’inscrire dans une logique de réciprocité.

« Si l’AGOA devait être renouvelée, je m’attends à ce qu’elle reflète le monde moderne plutôt que celui d’il y a 25 ans », a-t-il déclaré.

Le diplomate a également évoqué des négociations en cours entre certains États africains et le Représentant américain au Commerce, autorité compétente pour les discussions commerciales. Il a précisé que les pays africains « qui ont le plus à perdre » ont été les premiers à se manifester pour proposer « une position très spécifique » en vue de bâtir une relation commerciale plus équitable avec Washington.

Fitrell a en outre encouragé les diplomaties africaines à s’impliquer davantage dans le processus : « Lorsque le corps diplomatique africain ici à Washington m’a posé la même question : “Qu’avez-vous fait pour contribuer au renouvellement de l’AGOA ?”, j’ai inversé la question : “Qu’avez-vous fait pour y contribuer ?”

Pour lui, le futur des relations économiques entre les États-Unis et le continent africain reposera sur une approche mutuellement bénéfique.

’Certains pays africains ont expressément demandé l’établissement de zones de libre-échange avec les États-Unis. Ce type d’ouverture est une chose que nous respectons et encourageons vivement’’, a-t-il conclu.

Depuis son retour à la présidence en janvier 2025, Donald Trump a profondément modifié la dynamique commerciale entre les États-Unis et l’Afrique, mettant en péril l’avenir de l’AGOA. Le 2 avril, l’administration Trump a imposé un tarif minimum de 10 % sur toutes les importations, atteignant jusqu’à 50 % pour certains pays africains. L’Afrique du Sud et le Lesotho ont été particulièrement visés.

Vignikpo Akpéné