Un niveau d’immigration historique dans les pays de l’OCDE en 2023: Visage de ces migrants et sources de provenance

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Paris (© 2023 Afriquinfos)- L’immigration dans les pays de l’Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE), a atteint des niveaux sans précédent en 2022, avec 6,1 millions de « nouveaux immigrés permanents« , soit une hausse de 26 % sur un an, selon un rapport publié ce lundi 23 octobre 2023, par cette institution.

Ce bond de 26% de ‘’nouveaux immigrés permanents’’ est à prendre avec précaution. Car il est en partie lié à un effet rebond explique Stefano Scarpetta, à la Direction de l’emploi de l’OCDE : ‘’En 2020 et 2021, les flux migratoires ont considérablement chuté du fait des restrictions sanitaires.’’

De façon plus explicite, cela signifie que plus d’un pays membre de l’OCDE sur trois a enregistré des flux au plus haut depuis au moins 15 ans : c’est le cas de la France (301 000 personnes), de l’Espagne (471 000) et de la Belgique (122 000). Le Royaume-Uni a lui battu un record absolu avec (521 000), tout comme le Canada (437 000), selon les données compilées dans le document.

Ce pic est en grande partie lié à la situation aux États-Unis, qui ont enregistré 730 000 demandes, contre 190 000 en 2021. Ce seul pays a accueilli l’an dernier 1,05 million de nouveaux immigrés permanents.

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Travailleurs, étudiants étrangers, demandeurs d’asile, quels que soient les profils, on note partout des records. L’une des raisons avancées par l’OCDE : le besoin de main d’œuvre.  ‘’On a des pénuries de main d’œuvre et en particulier de travailleurs qualifiés en gros dans tous les pays de l’OCDE, réaffirme Stefano Scarpetta. Ces pénuries sont en partie temporaires, mais une partie revêt aussi des caractéristiques structurelles. Le déclin de la population en âge de travailler est déjà engagé dans certains pays de l’OCDE. Sans l’entrée de migrants, nos économies peuvent ne pas être capables de suivre le chemin de la croissance que nous souhaitons tous.’’

Malgré ces flux records, « la majorité de l’immigration est régulée, maîtrisée« , à commencer par celle des travailleurs, tempère pour l’AFP Jean-Christophe Dumont, qui dirige la division migrations de l’OCDE. « L’immigration est un phénomène socio-économique comme les autres, qu’il faut gérer« , poursuit l’économiste, prenant l’exemple de la France où l’immigration de travail a représenté 54 000 personnes en 2022, « un niveau jamais vu depuis les années 1960 ».

L’an dernier, plus d’un pays sur trois a enregistré des flux « inédits depuis au moins 15 ans« , dont la France (301 000 personnes), l’Espagne (471 000) ou la Belgique (122 000), tandis que plusieurs autres comme le Royaume-Uni (521 000) ou le Canada (437 000) ont battu des records absolus, selon les données compilées par l’Organisation de coopération et de développement économiques. Des chiffres auxquels il faut ajouter les quelque 4,7 millions de déplacés ukrainiens recensés en juin 2023 dans les 38 pays membres de l’OCDE.

Un pic pour les demandes d’asile

Dans le détail, la demande d’asile a explosé, selon l’OCDE, où deux millions de nouvelles demandes ont été déposées en 2022, « soit le nombre le plus élevé jamais enregistré à ce jour« . C’est deux fois plus que l’année précédente et largement supérieur aux années 2015-2016, lorsque le conflit en Syrie avait généré une vague d’exil vers l’Europe.

Cette dynamique globale est « liée au fait que de nombreux pays de l’OCDE connaissent des pénuries de main-d’œuvre« , explique l’organisation dans son rapport. L' »immigration régulée de travailleurs étrangers« , souligne le document, s’élève à 21 % du total des flux et représente désormais la même proportion que les personnes immigrant pour des raisons humanitaires. Une part d’autant plus prépondérante que la progression de l’immigration familiale, qui reste la principale catégorie avec quatre entrées sur dix, est surtout « due aux familles accompagnant les travailleurs immigrés« , observe l’OCDE.

En 2021, selon les données de l’organisation, près de 80 % des immigrés étaient « actifs« , dont 70 % en emploi et moins de 8 % au chômage.

Toutes ces données ne prennent pas en compte les travailleurs temporaires, comme les saisonniers. Une catégorie qui a également connu « une forte hausse« . Sur l’ensemble des indicateurs, anticipe l’OCDE, les données préliminaires pour 2023 laissent déjà entrevoir « une nouvelle hausse« .

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