Lusaka (© 2025 Afriquinfos)- Lusaka, la capitale zambienne, a accueilli le mercredi 4 juin, la 13ème Conférence ministérielle du Comité des dix Chefs d’État et de gouvernement (C-10) de l’Union Africaine (UA) pour à nouveau, discuter de la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU. Au cours cette rencontre qui s’est tenue dans l’optique de la 80ème AG des Nations Unies prévue en septembre prochain, il s’agissait de faire progresser les négociations intergouvernementales. En vue d’un Conseil de Sécurité de l’ONU plus juste et plus démocratique dans lequel l’Afrique recevrait une représentation égale et véritable.
Depuis plusieurs décennies, l’Afrique se bat pour plus de représentativité au Conseil de Sécurité de l’ONU. Le continent le plus peuplé du monde réclame notamment deux sièges permanents avec droit de veto, cinq sièges non permanents, et le droit pour l’Union africaine de sélectionner ses représentants au Conseil. La mission de mener ces négociations a été confiée au « Comité des 10 », aussi connu sous le nom de « Comité des dix chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ».
A Lusaka, les ministres du C-10 qui regroupe l’Algérie, la Libye, la Guinée équatoriale, le Kenya, la République du Congo, la Namibie, l’Ouganda, le Sénégal, la Sierra Léone et la Zambie, ont notamment passé en revue les progrès de la Position commune africaine concernant la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans un discours lu par Ambrose Lufuma , Ministre zambien de la Défense représentant, le président Hichilema, ce dernier, a réitéré l’attachement indéfectible de la Zambie à la position africaine commune. Il a souligné que l’Afrique, bien qu’elle soit l’objet de plus de 60 % des points de l’ordre du jour du Conseil de sécurité, demeure sans représentation permanente, situation qu’il a qualifiée de « injustice historique majeure » qui doit être corrigée sans plus tarder
Le président zambien a salué le leadership du président de la Sierra Leone, Son Excellence Julius Maada Bio, actuel Coordinateur du C10, pour avoir dirigé le programme de réforme. Le Président Hichilema a appelé les nations africaines à rester unies et à s’engager activement avec les parties prenantes mondiales, en particulier les cinq membres permanents (P5), pour obtenir le soutien aux exigences de l’Afrique dans le cadre du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syr.
Mulambo Haimbe ministre zambien des affaires étrangères et de la coopération internationale a noté que l’absence de représentation permanente de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU est une anomalie évidente. Le ministre a indiqué que le thème de l’UA 2025, qui met l’accent sur la justice pour l’Afrique, ajoute un poids supplémentaire à la campagne de réforme et a encouragé les ministres C10 à formuler des recommandations concrètes pour guider les prochaines étapes du processus.
Si le ‘Comité des 10’ a été mis en place depuis 2005,ce sont ces dernières années que les voix se sont élevées de plus belles pour réparer cette injustice. En septembre 2024, les États-Unis ont officiellement annoncé leur soutien à la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de Sécurité. « Les Etats-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil », comme revendiqué par les pays africains », avait déclaré l’ambassadrice américaine à l’Onu Linda Thomas-Greenfield.
Cette réforme nécessiterait l’adoption puis la ratification par deux-tiers des 193 Etats membres, dont les cinq membres permanents du Conseil. Un des points les plus délicats est l’avenir du droit de veto des membres permanents. « L’Afrique veut l’abolition du veto. Mais si les Etats membres veulent conserver le veto, il doit être étendu aux nouveaux membres permanents, c’est une question de justice », avait déclaré en août 2024, le président sierra-léonais Julius Maada Bio, s’exprimant devant le Conseil de sécurité au nom de l’Afrique.
S. B.