Tunisie: La tempête populaire se prépare

Afriquinfos Editeur
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En plein dispositif sécuritaire bien serré installé par les différentes unités anti-émeutes du ministère de l'Intérieur, le correspondant de l'agence de presse Xinhua a pu constater un cordon de séparation fractionnant l'espace en question entre ces manifestants anti-gouvernementaux et des pro-islamistes qui, de l'autre côté se mobilisent en grand nombre pour défendre la légitimité des dirigeants actuellement au pouvoir conduit par le parti islamiste Ennahdha.

Accusant la Troïka (coalition tripartite au pouvoir) d'être derrière la crise politique et sociale déclenchée suite à l'assassinat de Mohamed Brahmi, les manifestants brandissaient des drapeaux de la Tunisie en scandant des slogans hostiles aux figures de proue d'Ennahdha et appelant à renverser l'actuel régime.

De la sorte, l'espace abritant cette manifestation assez peuplée que prévu par les services sécuritaires semble ne pas tenir bon avec le nombre de citoyens qui ne cessent de s'accroitre des deux côtés. En effet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui vient d'avertir dans la soirée de dimanche que le contrôle sécuritaire de la situation demeure imprévisible.

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Réunis depuis quelques jours, les différents partis de l'opposition s'activent pour concevoir une feuille de route portant sur la formation d'une instance suprême de salut national (un gouvernement de sauvetage) et constituer un haut comité d'experts chargé de finaliser la nouvelle Constitution dans quelques semaines pour ainsi passer aux élections générales.

"La Troïka ne peut pas être à la fois source de problème et partie de sa résolution", a estimé le porte-parole du Front populaire (coalition de gauche) Hamma Hammami. Ce dernier a déclaré dans la presse que "Ennahdha n' a plus que faire recours à la force pour continuer à gouverner".

Admettant que la situation sécuritaire dans la plupart des 24 provinces du pays ne se veut pas des plus certaines (vu la vague de colère suite à la montée du terrorisme via des assassinats), la Tunisie pourrait connaître à partir du lundi des développements perplexes au vu des réunions programmés par l'opposition et la société civile tout comme du côté officiel.