Tunisie : Le rapport final sur les incidents de Siliana en novembre dernier pointe du doigt l’autorité sécuritaire

Afriquinfos Editeur
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Présenté mardi lors d'une conférence de presse dans la capitale Tunis, le rapport approuvé a critiqué l'usage excessif et injustifié de la chevrotine contre les manifestants tout en appelant l'Etat à assumer la responsabilité pour rendre justice aux victimes de ces incidents déclenchés à la base d'un mécontentement socioéconomique dans cette région.

"Le dialogue faisant défaut entre le représentant de l'Etat dans les régions et les partis politiques, les acteurs civils et les citoyens. Et les habitants de Siliana se sentaient exclus et marginalisés", comme l'a énoncé l'un des membres de la commission en se référant au rapport final.

D'un autre côté, les membres de la commission se sont arrêtés lors de la présentation de leur rapport sur l'utilisation des grenades lacrymogènes périmées "puisque la date de fabrication remonte à 1988 ce qui a provoqué deux cas d'avortement du fait de la densité des émissions de gaz", toujours selon le rapport.

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 Sur la base de ce rapport final, la commission envisage de porter une nouvelle plainte en justice en rapport avec les incidents de Siliana à la lumière des dégâts physiques enregistrés. "Des abus avaient été commis massivement faisant état de 173 blessés dont 60 à la grenaille et un certain membre de cas dans un état grave", a déclaré l'un des membres de la commission Naji Bghouri.

Ce dernier a fait remarquer que "certains blessés ont été atteints au dos par les tirs de chevrotine ce qui montre que ces victimes n'avaient pas l'intention d'affronter les agents de l' ordre". Dans les rangs des policiers, M. Bghouri a confirmé le recensement de 134 cas entre le 21 novembre et le 5 décembre 2012 avec des cas d'ecchymoses et de fractures suite au jet de pierres et de cocktail molotov.

 Lancé le 24 décembre dernier, la commission indépendante d' enquête sur les incidents de Siliana a recommandé de nommer des dirigeants régionaux indépendants de toute orientation partisane afin d'être capable de communiquer avec toutes les composantes de la société civile. Il s'agit également de constitutionnaliser les droits fondamentaux du citoyen dont celui au développement, à l' emploi, à l'instruction et à la prise en charge médicale essentiellement dans les régions défavorisées de la Tunisie.