Le bon match livré par les Eperviers le 17 juin dernier dans le cadre de la phase II des éliminatoires de la Can 2013 ne serait-il qu’un accident de parcours ? Rien ne laisse le penser a priori. Mais le mauvais résultat des Eperviers contre les Etalons ce 14 août au Stade de Saint-Leu-La Forêt, dans la commune du Val d’Oise, à Paris (France) a le mérite de montrer qu’en dépit de ses énormes potentialités humaines, le Togo demeure malade de son impréparation ambiante.
« Une seule hirondelle ne fait pas le printemps », nous apprend l’adage. Les Togolais l’ont encore appris à leurs dépens mardi dernier en France en essuyant une lourde défaite malgré le retour d’Adebayor.
Ironie du sort ou signe du destin, c’est en deuxième mi-temps que le navire togolais a sombré face au Burkina. C’est aussi en deuxième mi-temps qu’Adebayor est rentré en jeu. Indubitablement, les Eperviers ont récolté au Stade de Saint-Leu-La Forêt les fruits de l’impéritie avec laquelle les premiers responsables du foot togolais abordent leur matière. Quand la Ftf (Fédération togolaise) n’éprouve pas de façon cyclique des difficultés financières pour préparer les rencontres de la sélection fanion du Togo, c’est le coach principal qui a toutes les peines du monde pour rassembler ses joueurs. Au regard du calendrier du foot international des mois à venir, le moment idoine pour préparer la double confrontation Eperviers-Panthères du Gabon était la période des vacances d’été. Comme d’habitude et à l’image de la cigale dans les « Fables » de La Fontaine, les Togolais se sont "amusés" allègrement. Contre des Gabonais quarts-de-finalistes de la dernière Can et dont une partie de l’effectif vient d’être aguerrie et enhardie par sa participation aux JO 2012, l’amateurisme togolais devrait vraisemblablement éprouver d’énormes peines pour s’imposer ; même si les Panthères vont être privées d’une pièce maîtresse : Bruno Ecuele Manga.
Du coup, la sanction des approximations tombe comme un couperet car l’équipe manque d’homogénéité dans ses différentes entités. On peut toujours dédouaner les Eperviers par l’absence mardi dernier d’un certain nombre de joueurs qui constituent dorénavant la racine du schéma tactique des Togolais : Komlan Amewou, Alaixys Romao, Razak Boukari, Vincent Bossou, Ouro-Akoriko Sadat, Womé Dové et Mani Sapol. Cet argument demeure toutefois insuffisant pour justifier une humiliante défaite contre des adversaires qui ne sont pas non plus au mieux de leur forme et surtout ne constituent pas un foudre de guerre dans la famille du football africain.
Attention, le spectre d’une nouvelle non-participation à la Can
En octobre 2007, à domicile contre le Mali, les Togolais (au grand complet) conduits par leur capitaine de l’époque, Emmanuel Adebayor, s’étaient fait éliminer par la génération Kanoute. Si les hésitations coupables autour de la gestion et de la préparation des matches des Eperviers se poursuivent, les Togolais retrouveront à coup sûr en octobre 2012 les souvenirs d’une cuisante élimination à domicile ! Une donne de nature à accentuer la guerre de clans dans la famille du foot local, pour le plus grand malheur des pensionnaires des championnats togolais qui ne demandent qu’à vivre de leur passion. En 2007, la non-qualification des Eperviers pour la Can 2008 avait déclenché une colère sombre de leurs supporters qui n’avaient pas épargné même Shéyi Adebayor de jets de projectiles. A force de promettre et de reporter son nouveau come-back en sélection, la star du ballon rond togolais pourrait essuyer les mêmes réactions en octobre à Lomé, en cas d’une élimination par le Gabon…
Afriquinfos