Lomé (© 2025 Afriquinfos)- Le nouveau regroupement de l’opposition togolaise ANC-FDR-FCTD a effectué sa première grande sortie politique ce 23 mars 2025 sur le terrain d’Akassimé (centre-ville de Lomé) autour de la contestation de la Constitution de la Vè République.
Sans mobiliser une grosse foule pour son 1er meeting, le trio ANC-FDR-FCTD a promis ce 23 mars d’aller crescendo dans la remobilisation populaire (régionale et nationale) autour de la contestation au vitriol de la Constitution de la Vè République.
Au nom du FCTD (Front Citoyen Togo Debout), Pr David Dosseh a tenu à saluer «la mobilisation du jour, tout en dénonçant les multiples entraves opposées au déplacement de certains militants et sympathisants qui tenaient à participer au meeting de ce 23 mars». Pr Dosseh a apprécié à cette occasion la «mobilisation de diverses entités et leaders politiques présents à ce meeting». En l’occurrence l’aîné Me Zeus Ata Ajavon, Pr Komi Wolou du PSR (Pacte socialiste pour le renouveau), Claude Ameganvi (du PT-Parti des travailleurs), ou encore des Démocrates de Nicodème Habia. Et les autres OSC sœurs présentes.

Il a surtout tenu à dénoncer «les pratiques anti–démocratiques qui sous-tendent la Vè République». Au nom des OSC du Togo, il a redit un «non total à la Constitution en vigueur depuis le 06 mai 2024». «A bas cette Constitution ! Il n’y a aucune raison de soutenir la Vè République sous Faure Gnassingbé qui va bientôt célébrer les 20 ans de son accession au pouvoir.
En 2024, l’indice de la perception de la corruption au Togo a été de 3,2/10. Notre pays n’avance pas sur tous les plans !», a ajouté le coordonnateur du FCTD. «Nous devons davantage nous mobiliser et acter l’alternance en 2025. Nous exigeons au passage l’élargissement de l’activiste Affectio toujours en détention, de tous les autres détenus politiques du pays, tout comme celui de Mme Agba (NDLR: épouse d’un opposant mort en exil) qui était juste de passage à Lomé», a-t-il aussi insisté. «Il faut plus de justice en terre togolaise sur tous les plans», a en outre réclamé Pr Dosseh.
Messages des politiques à ce meeting
«Nous sommes juste à l’essai ce 23 mars pour un nouveau départ en terme de remobilisation. Trop, c’est trop. Nous Togolais, sommes devenus la risée de tous dans la sous-région à cause des impérities de nos actuels gouvernants. La démobilisation populaire doit cesser !», a harangué pour sa part Me Paul Dodji Apévon des FDR (Forces démocratiques pour la République).
«Dans cette logique, nous avons créé un nouveau regroupement politique (ANC-FDR-FCTD) fondé sur des règles bien rigides. Il faut ajouter dorénavant à nos efforts politiques une libération spirituelle du pays ! Toutes les régions du pays doivent être touchées par cette remobilisation populaire que nous entamons ce 23 mars contre la nouvelle Constitution», s’est davantage projeté Me Apevon.
En clôturant le meeting de ce 23 mars, Jean-Pierre Fabre du parti ANC (Alliance Nationale pour le Changement) a qualifié le rendez-vous politique du jour de «galop d’essai. On va améliorer la suite. La Constitution de la Vè République est une hérésie. Elle a été adoptée sans respecter les règles de l’art et sans le peuple, en violation de plusieurs textes de la République». Le nouveau Texte fondamental actuellement en vigueur a engendré un «régime hybride, bâtard», a encore accusé le leader de l’ANC. Il a au passage pointé du doigt «les articles 50 et 54 de la nouvelle Constitution qui concentrent beaucoup de pouvoirs entre les mains du Président du Conseil».
«C’est une dictature personnelle et militaire déguisée. Nous n’accepterons jamais ce Texte fondamental. Nous allons relancer nos anciennes mobilisations populaires, car aucun régime parlementaire n’a été instauré au Togo, c’est du faux», a conclu Jean-Pierre Fabre. Les organisateurs de ce meeting annoncent une nouvelle mobilisation imminente pour continuer à dénoncer la Constitution du 06 mai 2024, et faire monter le curseur des mobilisations populaires.
Le meeting de ce 23 mars 2025 a bénéficié de l’encadrement des policiers et gendarmes très discrets tout au long de cette sortie politique de ces opposants. Depuis la tenue de la présidentielle du 22 février 2020 et la période de la Covid-19, les grands meetings et marches populaires de l’Opposition togolaise se comptent sur le bout des doigts.
GGKE