LOME (© 2025 Afriquinfos)- Au 2è jour ce 27 juin 2025 de l’appel à manifestation de 3 jours anti-gouvernance sous Faure Gnassingbé à Lomé, des scènes de violence typiques des affrontements entre manifestants et Forces de l’ordre et de défense ont encore traversé plusieurs quartiers de la capitale…
Lomé s’était endormie en fin d’après-midi et en soirée du 26 juin sous une grosse pluie. Les humeurs des uns et autres ne se sont pas tempérées pour autant ce 27 juin, même si la circulation quotidienne à Lomé a été plus dense ce vendredi que la veille.
Lomé a connu deux visages ce 27 juin. Pendant que des zones comme Bè-Kpota, Colombe de la paix portaient encore des stigmates de la journée mouvementée du 26 juin, des quartiers du centre-ville et de la zone administrative ont quasi retrouvé leur normalité, alors que d’autres zones d’habitations ont encore été l’épicentre de violences issues d’affrontements entre candidats à la manifestation et éléments des Forces de l’ordre et de défense.
Ce sont majoritairement les zones d’habitation du sud-est de la capitale (dans le Golfe 1) qui ont le plus connu des agitations tapageuses une bonne partie de la journée. Agitations faites d’érection de barricades (avec des matériaux comme des pavés, des briques, tas de ferraille, ordures ménagères, outils de la mécanique auto, etc.), de courses-poursuites entre manifestants et Forces de l’ordre ou de défense. Ou encore des tirs de gaz lacrymogène, des arrestations, des voies de fait exercées sur des manifestants.
L’ambiance a, à titre d’exemple, été lourde à Adakpamé une bonne partie de la journée. Elle a été faite de populations attroupées en grappes ici et là devant des domiciles ou à l’entrée de ruelles, de va-et-vient d’agents de Forces de sécurité et de défense à la recherche de manifestants récalcitrants ou récidivistes.
Dans les environs du célèbre Marché de Bè et de Bè-Château, plusieurs boutiques n’ont pas été totalement rouvertes ce 27 juin, des commerçantes de ce lieu de vente hésitant toujours à retrouver le rythme normal de leurs activités. Une ambiance faite d’incertitudes rendue pesante par la présence permanente d’éléments de Forces de l’ordre, de tirs de gaz lacrymogène par endroits, des classiques courses-poursuites entre manifestants et soldats. Idem pour le quartier Bè-Kpehenou. Vers Attikpodzi (Boulevard du Mono), des commerçantes ont fait état de «difficultés à étaler leurs marchandises depuis 48H, à cause des oppositions entre Force de l’ordre et manifestants».
Le tour en ville de ce 27 juin a aussi permis de prendre le pouls de violences essuyées par certaines populations la veille. En l’occurrence celles de Bè-Ablogamé qui ont rapporté des inconduites étalées par des nervis cagoulés et circulant dans des pick-up aux côtés de Forces de l’ordre et de défense.
Dans le Golfe 2, des zones comme le Petit contournement, Amoutieve, et le Carrefour GTA ont continué à étaler des stigmates des violences du 26 juin.
Au cœur de ces mécontentements, la dénonciation de la gouvernance globale du pays par Faure Gnassingbé. Plusieurs voix diasporiques ont appelé, depuis près de 3 semaines, à la tenue de ces manifestations pacifiques du 26 au 28 juin 2025 dans plusieurs villes du Togo pour dénoncer la «gouvernance sous Faure Gnassingbé depuis le 03 mai 2005».
Ces appels font suite aux manifestations spontanées des 05 et 06 juin 2025 tenues dans plusieurs quartiers de Lomé par des jeunes, et ayant abouti à une série d’interpellations, de poursuites judiciaires et de blessés.
«Des forces obscures sont convaincues que les seuls moyens pour conquérir le pouvoir sont la violence, la révolte, l’insurrection, des raccourcis», avait dénoncé Gilbert B. Bawara (ministre de la Réforme des Services publics, du Travail et du Dialogue social) ce 24 juin, en amont de la manifestation de ce 26 juin.
Il avait ouvertement averti les participants à la contestation populaire annoncée les 26, 27 et 28 juin qu’ils tomberont sous le coup de la rigueur de la loi, face «à l’illégalité de ces manifestations» et l’invisibilité de leurs organisateurs.
GGKE