Ouagadougou (© 2022 Afriquinfos)- « Depuis ce matin du vendredi 30 septembre 2022« , la ville de Ouagadougou est dans une situation des plus tendues due à l’occupation de certains points stratégiques de la ville, au report de plusieurs activités officielles et à des manifestations spontanées de certaines personnes. Mais dans ce communiqué, le président du Faso, Paul-Henri Damiba indique qu’il s’agit d’un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales et invite les populations à observer la plus grande prudence et de rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux.
Le Président du Faso, Chef suprême des Forces armées nationales, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, au regard de la situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales ce vendredi 30 septembre 2022 à Ouagadougou, invite les populations à observer la plus grande prudence et de rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux.
La situation est liée à « une crise interne à l’armée », a déclaré Lionel Bilgo, le porte-parole du gouvernement burkinabè. « C’est une crise interne à l’armée, les échanges se poursuivent pour un dénouement sans écueil« , a-t-il affirmé à l’Agence France-Presse.
Citant une source gouvernementale anonyme, la BBC explique qu’une « mutinerie est en cours et que les autorités négocient avec les soldats concernés ». Le président, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba serait « en négociations avec des soldats qui ont déclenché un mouvement de grogne au sujet de leurs primes », corrobore Le Faso.
Le Premier ministre Albert Ouédraogo a démenti avoir été arrêté, indique Le Faso. Le journal explique que Lionel Bilgo, le porte-parole du gouvernement, a également nié avoir été retenu par les militaires déployés dans la capitale depuis ce matin.
Des cérémonies reportées
La cérémonie de sortie de la 48ème promotion de l’Ecole nationale des sous-officiers de Gendarmerie, initialement prévue aujourd’hui à Bobo-Dioulasso, a été annulée, expliquent ainsi plusieurs médias locaux citant une note de la Gendarmerie nationale.
Les ambassades occidentales, dont les représentations française et américaine, ont recommandé à leurs ressortissants présents à Ouagadougou aujourd’hui de limiter leurs déplacements et de rester chez eux suite aux incidents et tirs de ce matin.
Selon le média burkinabè Wakat Séra, la télévision nationale, coupée dans la nuit puis rétablie vers 9H TU, a une nouvelle fois cessé d’émettre. Elle diffusait alors des images du président, le lieutenant-colonel Damiba, à Djibo (Nord) où se dirigeait mardi un convoi attaqué par des djihadistes présumés. 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils étaient encore portés disparus après cette attaque.
Jeudi 29 septembre, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, pour exiger la démission du président Paul-Henri Damiba. « Cette manifestation spontanée fait suite à la récente attaque d’un convoi [qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo, dans la partie septentrionale du pays] de ravitaillement à Gaskindé et qui a causé d’énormes pertes en vies humaines, des blessés et d’importants dégâts matériels« , explique le journal local Le Faso.
Lundi 12 septembre, le président Damiba avait limogé son ministre de la Défense, Barthélémy Simporé, et s’était nommé à sa place. Le colonel-major Silas Keita avait aussi été nommé ministre délégué chargé de la Défense nationale.
Formé en France et nommé par Roch-Marc Christian Kaboré qu’il a renversé le 24 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba est au pouvoir depuis moins d’un an. Il avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques djihadistes. Mais la situation ne s’est pas améliorée.
V.A.